Le coût de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été officiellement révélé, atteignant la somme vertigineuse de « près de 100 millions d’euros », selon un rapport annexé au projet de loi de finances pour 2025. Ce montant suscite de vives réactions, surtout dans un contexte de rigueur budgétaire.
Cette cérémonie, qui se déroulera sur la Seine, marque une première dans l’histoire des Jeux Olympiques. Le Comité d’organisation (Cojo) a choisi de rompre avec la tradition des cérémonies en stade pour offrir un spectacle en plein air, destiné à « s’inscrire dans une logique de fête populaire ». Bien que le coût soit en grande partie couvert par des recettes privées — provenant du Comité International Olympique (CIO), d’entreprises partenaires et de la billetterie — les charges de sécurité risquent d’alourdir la facture pour l’État.
Le rapport souligne que les dépenses de sécurité pour cet événement d’une ampleur inédite sont en cours de recensement. Les coûts liés aux forces de l’ordre, tels que les astreintes et les primes, ainsi que les investissements en matériel, comme des drones pour la sécurité, ne sont pas encore entièrement évalués. À titre d’exemple, ces drones, bien qu’achetés pour les Jeux, resteront en service au-delà de l’événement.
Une rationalisation des coûts au sein du Cojo a permis d’économiser plus de 100 millions d’euros. Cependant, les dépenses publiques liées aux Jeux Olympiques pourraient atteindre au moins 2,8 milliards d’euros, un montant qui a considérablement augmenté par rapport aux premières estimations de 1,47 milliard et 2,4 milliards d’euros.
Le financement public de la cérémonie est limité par rapport au budget total de 4,4 milliards d’euros, dont seulement 204 millions proviennent du comité d’organisation. Au fil du temps, cette somme a été ajustée pour atteindre 171 millions d’euros, avec une rallonge de 33 millions d’euros en dernière minute pour les Jeux paralympiques.
Les comparaisons avec les cérémonies d’ouverture des précédents Jeux Olympiques alimentent la polémique. La cérémonie de Londres en 2012 avait coûté environ 30 millions d’euros, soulignant ainsi l’écart entre le budget français et la sobriété britannique.
Au-delà des chiffres, le choix artistique de la cérémonie a également suscité des controverses. Des mises en scène, telles que la reconstitution de La Cène et des références provocatrices à Marie-Antoinette, ont été perçues comme déconnectées des réalités, renforçant l’idée d’un événement extravagant en période d’austérité.
Alors que le gouvernement cherche à réduire les dépenses publiques, la question demeure : était-il vraiment nécessaire d’investir une telle somme dans une cérémonie qui pourrait laisser un goût amer en raison de son caractère controversé et éphémère ? Les chiffres, quant à eux, parlent d’eux-mêmes et alimentent un débat qui ne semble pas près de s’éteindre.