Le cannabis médical est légal dans une cinquantaine de pays dans le monde, et dans plusieurs États américains. La plupart des pays membres de l’Union européenne autorisent d’ailleurs des traitements à base de cannabis thérapeutique, contre la douleur et l’anxiété. Mais il faut savoir que les conditions d’accès, les types de produits et les règles varient d’un pays à l’autre. Par exemple, il est cultivé par l’armée en Italie, remboursé par la sécurité sociale dans certains pays, ou destiné à l’exportation en Uruguay.
Voici un petit tour d’horizon de certains pays où le cannabis médical est légal :
Au Portugal, l’utilisation du cannabis à des fins médicales est légale depuis 2018. Les patients peuvent y accéder notamment lorsque les traitements conventionnels sont inefficaces ou entraînent des effets secondaires indésirables. Le pays est également devenu un acteur majeur dans la production de cannabis médical en Europe, grâce à son climat favorable et à un cadre réglementaire strict. Des entreprises comme Tilray ont établi des installations de production au Portugal, contribuant à l’exportation de produits dérivés du cannabis vers divers marchés internationaux.
En mars 2024, Tilray a obtenu l’approbation pour commercialiser son premier extrait de cannabis médical au Portugal, la « Solution Orale THC 5 CBD 20 », élargissant ainsi l’accès des patients à des traitements à base de cannabis. Bien que l’usage récréatif du cannabis demeure illégal, le Portugal a dépénalisé la possession de petites quantités pour usage personnel depuis 2001, privilégiant une approche axée sur la santé publique plutôt que sur la répression pénale.
Le Canada a légalisé le cannabis médical en 2001, devenant ainsi l’un des premiers pays à adopter une politique de légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Aujourd’hui, les patients peuvent obtenir une prescription pour du cannabis médical sous forme de fleurs, d’huiles, de capsules ou de produits dérivés. L’usage récréatif a également été légalisé en 2018, mais l’accès au cannabis thérapeutique reste bien réglementé.
Aux États-Unis, le cannabis médical est légal dans plus de 30 états, bien que cela reste un sujet de débat au niveau fédéral. Des états comme la Californie, le Colorado, le New York et la Floride ont des programmes de cannabis médical bien établis. Les patients peuvent obtenir une prescription pour des traitements à base de cannabis pour des conditions telles que la douleur chronique, l’épilepsie, le cancer et le PTSD. Cependant, chaque état a ses propres règles et critères d’éligibilité.
En Allemagne, le cannabis médical a été légalisé en 2017. Les patients souffrant de maladies graves, comme la sclérose en plaques, les douleurs chroniques, les troubles neurologiques ou le cancer, peuvent se voir prescrire du cannabis. Le pays a mis en place un cadre très strict pour garantir l’utilisation appropriée du cannabis médical. Les produits doivent être prescrits par un médecin et sont remboursés par l’assurance maladie dans certains cas.
Le cannabis thérapeutique a été légalisé au Royaume-Uni en novembre 2018, mais uniquement pour les cas très spécifiques. Les médecins spécialisés peuvent prescrire du cannabis médical à des patients souffrant de certaines pathologies graves, comme des formes résistantes d’épilepsie ou des douleurs neuropathiques liées à des maladies comme la sclérose en plaques. Toutefois, l’accès reste limité, et le processus de prescription est relativement rigide.
En Australie, le cannabis médical a été légalisé en 2016. Depuis, des patients souffrant de conditions médicales comme des douleurs chroniques, des troubles neurologiques et certains types de cancers peuvent obtenir des prescriptions. Le cannabis est délivré sous forme d’huiles, de sprays ou de capsules. Chaque État et territoire australien a ses propres régulations, mais un programme national existe pour faciliter l’accès au cannabis médical.
Les Pays-Bas sont l’un des premiers pays à avoir permis l’usage médical du cannabis, dès 2003. Le gouvernement fournit du cannabis médical, principalement sous forme de fleurs séchées, et les patients doivent obtenir une prescription d’un médecin. Bien que les règles d’accès aient été assouplies au fil des ans, l’utilisation est toujours limitée à des patients souffrant de conditions graves comme la sclérose en plaques, les douleurs chroniques, ou les effets secondaires du cancer.
Israël est un pionnier en matière de recherche sur le cannabis médical. Le pays a légalisé son usage thérapeutique en 1999, et la recherche sur ses effets médicaux a été largement soutenue. Israël a mis en place un système d’accès relativement souple, permettant aux patients souffrant de douleurs chroniques, de cancer ou de troubles neurologiques de recevoir du cannabis médical sous forme de fleurs, d’huiles ou d’extraits.
La Colombie a légalisé l’usage médical du cannabis en 2016. Le pays permet aux patients de bénéficier de traitements à base de cannabis pour diverses conditions médicales, notamment la douleur chronique et certaines affections neurologiques. La production et la distribution du cannabis à usage thérapeutique sont réglementées par l’État, et les patients doivent passer par un processus de prescription médicale.
L’Italie a légalisé l’usage médical du cannabis en 2007, mais sa prescription reste limitée aux patients souffrant de certaines pathologies graves comme la douleur chronique, les spasmes musculaires ou les effets secondaires de la chimiothérapie. Le cannabis est disponible sous forme d’huiles ou de fleurs séchées, et peut être prescrit par des médecins après un processus de validation médicale. Et c’est l’armée italienne qui cultive le produit ! C’est en effet la seule armée au monde à produire légalement du cannabis pour satisfaire le marché italien en cannabis thérapeutique, comme il est là-bas remboursé par la sécu, il a fallu mettre en place une filière locale. Dans des serres particulièrement bien gardées du côté de Florence, l’armée italienne produit une centaine de kilos de marijuana. Matière première qu’elle envoie à une usine de médicaments qu’elle possède pour concocter le produit final.
Le Mexique a légalisé le cannabis médical en 2017. Depuis lors, des patients souffrant de maladies comme le cancer, la douleur chronique et les troubles neurologiques peuvent recevoir une prescription de cannabis médical. La législation mexicaine est encore en développement, et la distribution de cannabis médical se fait principalement sous forme d’huiles et d’extraits.
L’Uruguay a été le premier pays au monde à légaliser le cannabis récréatif en 2013, mais l’utilisation médicale du cannabis a également été autorisée. Les patients peuvent obtenir une prescription pour du cannabis médical, et la vente est strictement régulée. Le pays produit également du cannabis médical destiné à l’exportation.
La Croatie a légalisé l’usage médical du cannabis en 2015. Le cannabis est disponible pour les patients souffrant de certaines maladies, comme la sclérose en plaques, les douleurs chroniques ou les effets secondaires de la chimiothérapie. Le cannabis médical est disponible sous forme de fleurs séchées et d’huiles.
En 2013, la République tchèque a autorisé l’usage médical du cannabis pour les patients souffrant de douleurs chroniques, de maladies neurologiques et d’autres affections graves. Depuis 2015, les patients peuvent se procurer du cannabis médical via des pharmacies, après une prescription médicale.
En Argentine, l’usage thérapeutique du cannabis a été légalisé en 2017, permettant l’utilisation d’huiles de cannabis pour des traitements médicaux. En novembre 2020, le gouvernement a étendu cette législation en autorisant l’autoculture de cannabis à des fins médicales, ainsi que la vente en pharmacie d’huiles et de crèmes dérivées du cannabis. Les patients et chercheurs doivent s’inscrire au Programme national du cannabis pour bénéficier de ces dispositions.
En Belgique, l’usage thérapeutique du cannabis est strictement encadré. Seul le Sativex, un spray buccal contenant des extraits de cannabis, est autorisé pour le traitement de la spasticité chez les patients atteints de sclérose en plaques, lorsque les autres traitements se sont révélés inefficaces. La prescription de Sativex est soumise à des conditions strictes, et l’autoculture de cannabis, même à des fins médicales, demeure illégale.