Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé ce lundi 6 janvier son intention de démissionner, mettant un terme à près d’une décennie à la tête du Canada. Depuis sa résidence de Rideau Cottage à Ottawa, il a expliqué qu’il quitterait ses fonctions une fois qu’un successeur serait désigné par son Parti libéral. Cette décision intervient après des mois de paralysie parlementaire, des sondages défavorables et une crise interne au sein de son parti.
Minoritaire au Parlement, Trudeau a vu son gouvernement fragilisé par le retrait de l’appui de son allié de gauche et le mécontentement croissant de ses collègues libéraux. Sa popularité a également souffert des crises qui secouent le pays, notamment l’inflation, la pénurie de logements et des tensions croissantes avec les États-Unis. Son principal rival, Pierre Poilievre, leader du Parti conservateur, bénéficie désormais de 45 % des intentions de vote, contre seulement 25 % pour Trudeau.
La démission surprise de sa vice-Première ministre, Chrystia Freeland, et les menaces économiques du président élu Donald Trump – qui prévoit des droits de douane de 25 % contre le Canada et le Mexique – ont aggravé une situation politique déjà instable. Trudeau a confié que cette période de réflexion, notamment passée avec sa famille, l’avait convaincu de ne plus être la meilleure option pour mener son pays.
Fils de l’ancien Premier ministre Pierre Elliott Trudeau, Justin Trudeau a marqué son mandat par des réformes majeures, comme la légalisation du cannabis, la mise en place d’une taxe carbone et l’instauration d’une aide médicale à mourir. Mais son héritage est désormais assombri par les critiques sur sa gestion des crises économiques et sociales.
Cette démission marque une nouvelle étape dans la politique canadienne à quelques mois des législatives prévues en octobre, laissant le Parti libéral face à un défi de taille pour reconstruire sa crédibilité et affronter un Parti conservateur en position de force.
