La tension monte à l’Assemblée nationale alors que les députés entament l’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2024. Après un examen chaotique du budget de l’État, les élus craignent un retour aux débats houleux et inefficaces qui ont marqué les séances précédentes. Certains députés, comme Mathieu Lefèvre, déplorent la perte de lisibilité et d’efficacité de l’Assemblée, la qualifiant de « réceptacle de contraires » où les discussions ne parviennent pas à aboutir.
Prisca Thevenot, députée macroniste, pointe la configuration tripartite de l’Assemblée, reprochant au RN et au NFP de dominer les débats en unissant leurs voix, laissant peu de place aux compromis. En parallèle, la majorité se prépare à l’éventualité de recourir au 49.3 pour imposer ce budget, bien que cette option soit critiquée pour son impact sur la crédibilité de l’Assemblée et sur la perception des électeurs.
Dans ce climat tendu, les députés tentent également de faire avancer leurs propositions malgré la perspective du 49.3. Christine Pires Beaune, députée socialiste, insiste sur l’importance de défendre les amendements comme moyen de pression sur le gouvernement, tandis que Philippe Ballard du RN voit dans cette stratégie une manière légitime de jouer le jeu parlementaire. L’examen se heurte à plusieurs obstacles majeurs, notamment la révision des exonérations de cotisations patronales et le report de la revalorisation des pensions de retraite, deux mesures controversées qui pourraient conduire à de nouveaux revers pour l’exécutif.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a récemment exprimé sa volonté d’ajuster certaines mesures, notamment pour protéger les petites retraites, tout en demandant aux parlementaires de proposer des alternatives économiques. Néanmoins, face à un nombre important d’amendements et un calendrier contraint, le scénario d’une nouvelle impasse semble de plus en plus probable, poussant certains députés à envisager un autre passage en force de l’exécutif.