Le ministère de la Culture a annoncé ce vendredi que le fonds d’urgence destiné à soutenir la création artistique ne sera finalement pas mis en place. Ce dispositif, initialement prévu pour aider les institutions en difficulté, devait être doté d’une enveloppe de 40 millions d’euros. Toutefois, cette somme ne sera pas perdue et restera affectée aux politiques culturelles, notamment dans les territoires. Selon l’AFP, cette décision intervient après une rencontre entre la ministre Rachida Dati et des organisations du spectacle vivant, qui ont exprimé des réserves sur l’attribution de ces fonds. En effet, plusieurs acteurs du secteur, dont la CGT Spectacle, estimaient que ces crédits ne devaient pas se limiter aux seules institutions dites « d’intérêt national », mais bénéficier à l’ensemble des structures culturelles, quelle que soit leur taille ou leur renommée.
Dans un contexte budgétaire tendu, le ministère de la Culture tente d’apporter des solutions alternatives, notamment par la mise en place de « contrats de territoire pour la culture ». Une convention devrait ainsi être signée prochainement avec l’Assemblée des départements de France, alors que les collectivités locales, soumises à des restrictions budgétaires, peinent à maintenir leurs subventions. Cette annonce ne suffit cependant pas à calmer les inquiétudes des professionnels du spectacle vivant. Comme l’a déclaré Joris Mathieu, co-président du Syndeac, à l’AFP : « Notre secteur reste très inquiet face à la situation, entre l’inflation des dernières années et les coupes budgétaires qui vont venir des collectivités. » Il appelle également à garantir les crédits du Fonpeps, le dispositif de soutien à l’emploi dans le spectacle vivant.
Face à cette situation, un mouvement de protestation, baptisé Debout pour la culture, a vu le jour ces derniers jours. Il invite les spectateurs, à l’issue des représentations, à se lever pour manifester leur soutien au secteur culturel. Cette mobilisation est portée par de nombreuses personnalités du cinéma et du théâtre, telles que Laure Calamy, François Morel, Marina Foïs, Pascal Légitimus ou encore Juliette Binoche. Alors que les tensions persistent, le débat sur le financement de la culture reste plus que jamais d’actualité.