Budget 2025 : Pierre Moscovici rassure, « La France n’est pas en faillite »
Le débat sur le budget 2025 continue de susciter des réactions après sa présentation officielle. Face à un déficit public estimé à plus de 6 % du PIB pour 2024, le gouvernement de Michel Barnier a annoncé un plan comprenant 60 milliards d’euros d’économies, réparti entre un tiers d’augmentations d’impôts et deux tiers de coupes budgétaires. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a salué les efforts fournis par le gouvernement, qu’il juge « nécessaires » pour rectifier la trajectoire budgétaire de la France.
Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat » ce dimanche 13 octobre, l’ancien ministre de l’Économie a estimé qu’une nouvelle phase budgétaire devait s’ouvrir, marquée par une gestion plus stricte des finances publiques. « Nous avons assisté à une augmentation massive des déficits ces dernières années, accompagnée d’une explosion de la dette publique », a-t-il déploré. Moscovici a insisté sur l’urgence d’une « inflexion nette », soulignant que la situation actuelle ne pouvait pas perdurer, notamment en raison de la procédure pour déficit excessif ouverte par l’Union européenne et des avertissements des agences de notation.
Alors que l’agence Fitch a maintenu la note de la France à AA-, tout en la plaçant sous perspective négative, Moscovici a rappelé que la situation restait grave. « Contrairement à ce que certains affirment, nous ne sommes pas la Grèce et nous ne sommes pas en faillite. La confiance dans la France demeure solide », a-t-il affirmé. Cependant, il a reconnu que des doutes commençaient à émerger à l’international concernant la stabilité de la signature de la France à l’avenir, appelant à un effort supplémentaire pour rétablir la crédibilité financière du pays.
Le gouvernement a donc opté pour un compromis entre économies et augmentations d’impôts, un choix que Moscovici juge équilibré. Malgré les critiques, notamment celles de ministres tels que Gérald Darmanin et Gabriel Attal, qui s’opposent à toute hausse des prélèvements fiscaux, Moscovici estime que le gouvernement n’avait pas d’autre option, étant donné l’ampleur du déficit. Il a souligné que le temps manquait pour corriger uniquement par des réductions de dépenses publiques.
Enfin, à l’approche des discussions parlementaires sur le projet de loi de finances, prévues à partir du 16 octobre, Pierre Moscovici a appelé le gouvernement à faire preuve de souplesse et à respecter les débats parlementaires malgré l’absence de majorité absolue à l’Assemblée. Pour Moscovici, ce processus démocratique est essentiel pour la légitimité des décisions budgétaires à venir.
Ainsi, bien que des défis majeurs persistent, le premier président de la Cour des comptes estime que les efforts engagés par le gouvernement sont une étape incontournable vers la stabilisation des finances publiques françaises.