Budget 2025 : Marine Le Pen reçue à Matignon, tensions autour d’une possible censure

20 novembre, 2024 / Radouan Kourak

Alors que les débats sur le budget 2025 battent leur plein au Sénat, le Premier ministre Michel Barnier entame une série de consultations avec les présidents des groupes parlementaires, y compris ceux de l’opposition. Parmi eux, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, sera reçue à Matignon le lundi 25 novembre au matin, selon des sources concordantes citées par BFMTV.

Un dialogue attendu mais tendu

Cette rencontre, perçue comme une tentative d’apaisement dans un contexte politique tendu, suscite des attentes prudentes au sein du RN. Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, espère que le gouvernement sera à l’écoute des propositions de son parti. Toutefois, il avertit que « la situation est grave » et pointe la responsabilité de l’exécutif dans les tensions actuelles. « Nous ne céderons pas au chantage du gouvernement », martèle-t-il.

Un 49.3 explosif en perspective

Au cœur des préoccupations figure la possibilité pour le gouvernement d’utiliser l’article 49.3 pour faire passer le budget en force. Cette éventualité ravive les spéculations sur une motion de censure, portée par le Nouveau Front populaire, qui regroupe les partis de gauche. Une alliance entre les députés de gauche et les 126 élus RN suffirait à faire tomber le gouvernement, une hypothèse qui semblait inimaginable il y a encore quelques semaines.

Jordan Bardella, président du RN, n’écarte pas cette éventualité. « La décision de la censure n’est pas prise, mais le gouvernement en prend la voie », a-t-il déclaré lundi soir. Cette posture met l’exécutif sous pression, à l’heure où la majorité relative peine à garantir une stabilité durable.

Macron plaide pour la stabilité

Face à cette menace croissante, Emmanuel Macron a pris la parole ce mardi 19 novembre pour appeler à la sérénité et à la continuité. « Je souhaite de la stabilité. Notre pays a besoin de continuer à avancer », a insisté le chef de l’État, tout en affichant sa confiance dans la méthode de dialogue adoptée par son Premier ministre. Michel Barnier, de son côté, semble déterminé à poursuivre les discussions avec l’ensemble des forces politiques pour tenter de désamorcer la crise.

L’issue de ces consultations et des débats à l’Assemblée nationale reste incertaine. Une chose est sûre : le rendez-vous du 25 novembre entre Marine Le Pen et Michel Barnier sera scruté de près, tant il pourrait influencer les équilibres précaires du paysage politique français.