Ce lundi, sur Public Sénat, Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise (LFI), a vivement critiqué la majorité présidentielle et ses alliés, les accusant d’entraver volontairement le débat parlementaire sur le budget 2025. Bompard a dénoncé des pratiques d’« obstruction parlementaire » et menacé de déposer une motion de censure contre le gouvernement Barnier.
Le député a affirmé vouloir un débat constructif sur le budget, permettant un vote des parlementaires. Selon lui, la majorité parlementaire manipule les délais en déposant un grand nombre d’amendements — près de 3 650 —, dont environ 45 % viendraient de la coalition « macroniste » et de la Droite Républicaine (DR). Cette manœuvre, d’après Bompard, vise à retarder les discussions pour forcer l’adoption du budget par ordonnance, conformément à l’article 47 de la Constitution. Ce dernier permet au gouvernement d’appliquer le budget sans vote si le Parlement n’a pas délibéré dans les soixante-dix jours. « Un 49.3 silencieux », a déjà dénoncé la députée écologiste Danielle Simonnet, craignant un contournement de l’Assemblée. Bompard, quant à lui, a prévenu qu’une motion de censure serait déposée, même si l’article 49.3 n’était pas utilisé.
Manuel Bompard a également critiqué l’ambiance tendue qui règne dans le débat public autour de la laïcité, particulièrement dans les établissements scolaires. Il a déploré une « hystérisation » de cette question, prônant plutôt un travail de pédagogie et de dialogue. Cette position tranche avec les prises de position passées de La France Insoumise, qui avaient vivement critiqué des mesures comme l’interdiction de l’abaya, les qualifiant de « racistes » et « anti-laïques ».
La France Insoumise semble adopter une approche plus mesurée dans son discours, tentant de combiner une opposition ferme avec un appel au dialogue, alors que les discussions budgétaires se tendent de plus en plus au sein de l’Assemblée nationale.