Budget 2025 : le RN présente un « contre-budget » face aux lignes rouges franchies par le gouvernement

Entrevue 1

Le Rassemblement national (RN) va présenter mercredi un « contre-budget », en réponse au projet de loi de finances 2025, jugé « absolument pas acceptable » par le parti. C’est ce qu’a annoncé le député Thomas Ménagé ce samedi, critiquant plusieurs mesures proposées par le gouvernement de Michel Barnier. Parmi les lignes rouges évoquées, il a cité la taxe sur l’électricité, la réduction des remboursements des consultations médicales, l’augmentation des taxes sur le transport aérien, ainsi que la hausse de la fiscalité sur le gaz que souhaite intégrer Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Le RN, dont le programme économique est souvent décrié par les experts pour son coût et son inefficacité, entend exposer son propre budget alternatif lors d’une conférence de presse prévue mercredi. Le vice-président du groupe RN à l’Assemblée nationale, Laurent Jacobelli, a également affirmé sur France Inter que son parti utiliserait tout son temps parlementaire pour « ramener le gouvernement à la raison ». Toutefois, il est resté évasif sur la possibilité de soutenir une motion de censure, affirmant que le RN ne cherchait pas à « casser la Ve République » mais à « sauver les Français ».

Marine Le Pen, de son côté, a dénoncé sur X (anciennement Twitter) un « mensonge évident » du gouvernement au sujet de ce budget, en reprenant les analyses du Haut Conseil aux Finances Publiques. Selon ces estimations, l’effort budgétaire serait réparti à 70 % sur une hausse de la fiscalité et à 30 % sur une réduction des dépenses, soit à l’inverse des promesses du gouvernement, qui s’était engagé à concentrer l’effort sur une diminution des dépenses publiques.

L’annonce du projet de loi de finances 2025 a également suscité une vive réaction de la part de l’opposition de gauche. Philippe Brun, député socialiste, a dénoncé les « coupes claires » dans les services publics, notamment dans l’Éducation nationale où 4 000 postes devraient être supprimés. Jean-Luc Mélenchon a fustigé un budget « de guerre sociale », tandis que d’autres figures de l’opposition, comme Aurélien le Coq de LFI et Éric Coquerel, ont critiqué la « super austérité » du projet de loi.

Du côté du RN, Jean-Philippe Tanguy a exprimé son mécontentement sur LCI, déplorant une répartition inégale de l’effort budgétaire, avec « au moins 7 milliards d’euros » supportés par les classes moyennes et populaires, contre seulement 2 milliards pour les plus aisés. Le RN, qui a déjà annoncé qu’il ne voterait pas le projet de loi, pourrait jouer un rôle décisif dans la bataille parlementaire, d’autant que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Michel Barnier, de son côté, n’exclut pas d’utiliser l’article 49.3 pour faire passer le budget sans vote.

La situation dans les Outre-mer a également été mise en lumière, avec le député Olivier Serva, du groupe Liot, qui a dénoncé la réduction de 10 % du budget des territoires ultramarins, jugée « inenvisageable » dans un contexte de tensions, notamment en Martinique.

Ainsi, le débat budgétaire s’annonce tendu, avec des critiques venant de toutes parts, tandis que le RN promet de défendre un contre-projet pour contrer ce qu’il considère être des mesures injustes et inadaptées pour la France.

Thumbnail