À l’approche de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2025, le Nouveau Front Populaire (NFP) intensifie la pression sur le gouvernement de Michel Barnier avec une série de propositions fiscales ambitieuses. Lors d’une conférence de presse, le président de la commission des finances et député LFI, Éric Coquerel, a qualifié le budget Barnier de « budget de rustines », soulignant que les efforts du gouvernement pour solliciter les grandes entreprises et les plus riches sont insuffisants face aux besoins croissants des services publics.
Le NFP a dévoilé dix mesures phares, estimant qu’elles pourraient générer jusqu’à 50 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour l’État. Ces propositions interviennent alors que la Cour des comptes a récemment évalué les baisses de recettes fiscales à 62 milliards d’euros par an depuis 2017, principalement en faveur des plus riches.
Des mesures phares pour renflouer les caisses publiques
Parmi les principales mesures proposées, le NFP plaide pour un nouvel impôt sur la fortune (ISF) à vocation climatique, qui pourrait rapporter 15 milliards d’euros annuels. Ce dispositif inclurait un taux de base de 0,5 % sur l’ensemble du patrimoine, avec des taux additionnels variant de 1 à 3 % pour les patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Le NFP propose également de rétablir l’exit tax, une mesure fiscale destinée à freiner les délocalisations fiscales.
Concernant les droits de succession, la gauche propose de revoir le régime actuel, en instaurant un abattement unique de 200 000 euros et en encadrant certaines niches fiscales comme le Pacte Dutreil et l’assurance-vie. De plus, le NFP envisage de supprimer les exonérations de cotisations patronales pour les salaires supérieurs à deux SMIC, ce qui pourrait générer 8 milliards d’euros supplémentaires.
Enfin, une réforme du crédit d’impôt recherche (CIR) est également dans les cartons, visant à réduire le plafond de subvention des dépenses de 100 à 50 millions d’euros, afin de recentrer cette aide sur les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Une coalition de gauche face à des défis internes
Cependant, ces propositions pourraient se heurter à des tensions internes au sein de la gauche. Le projet d’un contre-budget commun, envisagé précédemment, a été abandonné, et les récentes divisions au sein du Parti socialiste soulèvent des craintes quant à la capacité de la gauche à s’unir au Parlement pour soutenir ces initiatives.
Pourtant, le NFP mise sur le soutien d’autres groupes parlementaires, espérant rallier les députés Modem et Liot à leur cause. Éric Coquerel a réaffirmé que le « bilan économique et budgétaire du macronisme est une catastrophe », plaidant pour une approche fiscale qui cible davantage les plus riches et les grandes entreprises.
Une coalition de gauche face à des défis internes
Alors que le gouvernement Barnier s’apprête à défendre son projet de budget 2025, le NFP présente une série de propositions audacieuses visant à renforcer les finances publiques. Avec des mesures comme un ISF renforcé, une refonte des droits de succession et une révision des exonérations fiscales, la gauche espère trouver une majorité au sein d’un Parlement fracturé pour faire entendre sa voix et répondre aux défis budgétaires de la France.