Budget 2025 : Laurent Saint-Martin souhaite un débat au Parlement, mais impose une ligne rouge

21 octobre, 2024 / Entrevue

Alors que l’examen du budget 2025 débute à l’Assemblée nationale, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a exprimé ce lundi son souhait que le débat ait lieu dans l’hémicycle, tout en restant ferme sur la réduction du déficit. Lors de son intervention sur RMC/BFMTV, il a refusé d’évoquer la possibilité d’un recours au 49.3, mesure qui permettrait au gouvernement de faire adopter le texte sans vote. « Permettez-moi d’être totalement démocrate et de ne pas, alors que les débats n’ont pas commencé, vous dire s’ils vont être arrêtés ou non », a-t-il affirmé, soulignant sa volonté de respecter le processus législatif.

La question du 49.3 reste en suspens. Bien que Laurent Saint-Martin ait exprimé son espoir que les échanges parlementaires puissent se dérouler librement, la semaine dernière, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, avait laissé entendre que cette option restait sur la table. « Notre souhait est que le débat puisse se tenir aussi longtemps que nécessaire », avait-elle déclaré, ajoutant prudemment qu’elle ne pouvait « jamais dire jamais ».

La menace d’une motion de rejet plane également sur ce projet de loi budgétaire, soutenue par une opposition qui pourrait voter contre, en raison de l’absence de majorité gouvernementale.

Une « ligne rouge » à ne pas franchir

Bien que favorable à des modifications du texte, Laurent Saint-Martin a fixé une limite claire : « Il y aura des modifications, des amendements, c’est la vie des institutions. Mais je suis capable de bouger le curseur à condition de maintenir la réduction du déficit à 5 % en 2025 », a-t-il insisté. Selon lui, ne pas atteindre cet objectif compromettrait la capacité de la France à descendre sous les 3 % fixés par Bruxelles pour les années suivantes.

Il a également averti que, si des ajustements sont possibles, il n’est pas envisageable d’augmenter les impôts au-delà de ce qui est déjà prévu dans le projet initial.

Les enjeux de la réduction budgétaire

Le ministre a rappelé que l’ensemble des administrations publiques devait participer à cet effort budgétaire. Il a notamment justifié le gel des pensions de retraite jusqu’à l’été 2025, tout en assurant que le minimum vieillesse serait revalorisé au 1er janvier prochain.

Alors que la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a critiqué l’insuffisance des fonds alloués à la lutte contre le réchauffement climatique, Laurent Saint-Martin a réaffirmé que « le budget de la transition écologique n’a jamais été aussi élevé ».