La France se prépare à lever une somme sans précédent de 300 milliards d’euros en 2025 pour financer ses dépenses et rembourser ses dettes arrivant à échéance, selon une annonce de l’Agence France Trésor (AFT) ce jeudi, en marge de la présentation du budget pour 2025 par le gouvernement. Ce montant marque une augmentation par rapport aux 285 milliards d’euros empruntés en 2024.
Le besoin de financement de l’État pour 2025 est estimé à 306,7 milliards d’euros, une baisse de 12,7 milliards par rapport à 2024. Cependant, le montant d’emprunt reste à un niveau élevé, représentant environ 10 % du PIB du pays pour l’année à venir, contre 9,8 % en 2024 et 9,6 % en 2023.
Selon Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT, cette hausse des emprunts est principalement due à un plus grand nombre d’obligations arrivant à échéance en 2025. Sur les 300 milliards d’euros d’emprunts prévus, 174,8 milliards seront destinés au remboursement des dettes à moyen et long terme de l’État, soit 19,7 milliards de plus qu’en 2024.
En parallèle, le poids de la dette sur les finances publiques continuera d’augmenter. Le service de la dette atteindra 54,9 milliards d’euros en 2025, contre 50,9 milliards en 2024. Ce montant dépasse presque le budget alloué à l’éducation, qui sera de 65 milliards d’euros, tandis que la défense bénéficiera d’un budget de 50,5 milliards d’euros.
Le gouvernement s’efforce de réduire le déficit public, avec pour objectif de le ramener à 5 % en 2025, puis à 3 % d’ici 2029, conformément aux exigences de Bruxelles. Cette démarche intervient alors que la Commission européenne a engagé une procédure pour déficit excessif contre la France. Cependant, les marchés financiers restent préoccupés par la trajectoire du déficit, d’autant plus que l’agence de notation Fitch doit réviser ce vendredi la note de la dette française, ce qui pourrait entraîner une dégradation.
Les détails précis du plan de financement de la dette pour 2025 seront communiqués en décembre.