Budget 2025 : La Défense et l’Écologie en tête des priorités

20 septembre, 2024 / Entrevue

Le gouvernement démissionnaire a transmis ce jeudi aux parlementaires les premiers documents budgétaires concernant le projet de loi de finances (PLF) 2025. Bien que ces données soient encore provisoires, elles donnent un aperçu des grandes orientations budgétaires envisagées. Voici les principaux gagnants et perdants qui émergent de ces premières lettres plafonds.

Les gagnants

Défense : une hausse significative
Le secteur de la défense ressort comme le grand gagnant de ce projet de budget 2025. Le budget alloué à ce ministère connaît une hausse substantielle, passant de 47,2 milliards d’euros en 2024 à 50,5 milliards en 2025, soit une augmentation de 3 milliards d’euros. Cette augmentation s’inscrit dans l’objectif de la France d’allouer 2 % de son PIB aux dépenses militaires, conformément aux recommandations de l’OTAN. Par ailleurs, la France prévoit de doubler son budget militaire d’ici 2030 par rapport à 2019.

Transition écologique : une priorité en demi-teinte
Le budget de l’écologie, deuxième grand bénéficiaire, voit également une hausse avec une augmentation de 2,1 milliards d’euros, passant de 27,7 milliards en 2024 à 29,8 milliards en 2025. Cette hausse répond aux ambitions climatiques de la France, mais aussi aux engagements européens, avec des objectifs tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et la neutralité climatique d’ici 2050.

Cependant, cette apparente progression masque des coupes budgétaires importantes. Selon les informations, le ministère de la Transition écologique a vu ses crédits amputés de 1,5 milliard d’euros pour le fonds vert et de 1 milliard pour l’électrification des véhicules. Le fonds vert, destiné à financer des projets des collectivités locales, passera ainsi de 2,5 milliards à seulement 1 milliard en 2025.

Les perdants

Travail et emploi : des économies importantes
Le secteur du travail et de l’emploi fait partie des grands perdants de ce projet de budget. Les crédits alloués à ce ministère baissent de 2,3 milliards d’euros, passant de 33,1 milliards à 30,8 milliards d’euros. L’apprentissage pourrait être particulièrement touché, alors que son coût a explosé entre 2018 et 2024, en raison des aides et exonérations accordées. Selon Bruno Coquet, économiste à l’OFCE, ce coût pourrait être rationalisé, avec des économies possibles allant de 8 à 10 milliards d’euros.

Autres secteurs en baisse
D’autres secteurs subissent des réductions budgétaires notables. L’aide publique au développement perd 1,3 milliard d’euros, tandis que le plan de relance est réduit de 1,2 milliard. Le budget alloué à l’investissement pour la France de 2030 est également revu à la baisse, avec une diminution d’1 milliard d’euros. Enfin, les engagements financiers de l’État voient leur enveloppe amputée de 0,9 milliard d’euros.

Ces premières données du PLF 2025, bien que provisoires, révèlent déjà des orientations claires, avec des priorités réaffirmées pour la défense et des ajustements dans plusieurs secteurs clés comme l’écologie et l’emploi. Reste à voir comment ces choix évolueront au fur et à mesure de l’élaboration du budget final sous l’égide du nouveau gouvernement.