La Culture préservée dans le budget 2025 mais sans ambition nouvelle

Entrevue 1

Le projet de loi de finances 2025, dévoilé ce jeudi 10 octobre, confirme le maintien du budget du ministère de la Culture à 4,45 milliards d’euros, identique à celui de l’année précédente. Reconduisant ainsi l’héritage de sa prédécesseuse, Rima Abdul Malak, Rachida Dati ne parvient pas à imprimer de marque personnelle ni à dégager des priorités affirmées pour ce portefeuille.

Malgré une stabilité qui pourrait être perçue comme une bonne nouvelle dans un contexte de rigueur budgétaire généralisée, ce budget reste en réalité en retrait par rapport aux enjeux du secteur, notamment en raison de l’inflation estimée à 2 %. Le soutien au patrimoine, dont le financement s’élève à 1,2 milliard d’euros, demeure inchangé malgré l’urgence de nombreux chantiers. Des monuments historiques comme la tour Saint-Nicolas de La Rochelle, en péril, ou le projet de musée Notre-Dame à Paris risquent de souffrir du manque de crédits. Une rallonge budgétaire pourrait être proposée par le gouvernement lors du débat parlementaire, mais son montant reste incertain.

En matière de spectacle vivant, le ministère joue la carte du statu quo, avec une enveloppe qui n’augmente pas par rapport à 2024. Cette approche minimaliste, alors que les coûts augmentent et que de nombreuses compagnies artistiques se trouvent en situation de précarité, risque de fragiliser davantage le tissu culturel local, déjà ébranlé par la baisse des subventions des collectivités territoriales.

Enfin, l’audiovisuel public, qui bénéficie de 4,03 milliards d’euros, voit lui aussi son budget reconduit à l’identique. Toutefois, cette stabilité est trompeuse : les 80 millions d’euros initialement prévus dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens (COM) ont été écartés. Le ministère justifie ce choix par un contexte inflationniste plus favorable qu’attendu, mais la mesure pourrait compromettre le financement des réformes prévues, notamment en matière de rapprochement des entités audiovisuelles publiques. Le maintien de cette ligne budgétaire laisse entrevoir une politique de la Culture en pilotage automatique, sans ambition renouvelée ni perspective de transformation profonde.

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