Ce mardi 3 décembre marque une journée cruciale à l’Assemblée nationale, alors que les oppositions se préparent à examiner les motions de censure déposées contre le gouvernement de Michel Barnier. Le recours à l’article 49.3 pour imposer le budget de la Sécurité sociale 2025 a cristallisé les tensions, unissant temporairement la gauche et le Rassemblement National dans leur opposition.
La Conférence des présidents pour organiser le vote
Ce matin, la Conférence des présidents, qui rassemble les chefs des groupes parlementaires, doit valider les motions de censure et déterminer leur ordre de priorité. Selon les règles parlementaires, la motion ayant obtenu le plus de soutiens sera examinée en premier. À ce stade, c’est celle de la gauche, portée par La France Insoumise, qui est en tête, avec l’assurance du soutien du Rassemblement National.
Jordan Bardella, président du RN, a confirmé que son groupe voterait cette motion, ajoutant un poids décisif. « Nous ne pouvons cautionner un gouvernement qui méprise le débat démocratique en imposant son budget par la force », a-t-il déclaré.
Une fois validées, les motions seront débattues en séance plénière, vraisemblablement dès mercredi 4 décembre, avec un vote crucial prévu dans l’après-midi.
Quelle issue pour le gouvernement ?
Le choix du 49.3 signifie que le texte annexé au compte rendu de la séance n’est plus amendable. Pour un expert de la vie parlementaire cité dans Le Parisien : « En déclenchant l’article 49.3, le gouvernement n’a plus la possibilité de chercher de nouveaux compromis politiques. » Cette rigidité renforce la colère des oppositions, qui dénoncent un passage en force du gouvernement.
Avec les voix de la gauche et du RN, la motion de censure pourrait atteindre la majorité absolue nécessaire pour renverser le gouvernement. Si elle est adoptée, Michel Barnier et son équipe devront démissionner, plongeant l’exécutif dans une crise politique majeure.
La suite dépendra de la décision du président Emmanuel Macron, qui pourrait nommer un nouveau Premier ministre ou même envisager une dissolution de l’Assemblée nationale. D’ici là, la journée de ce mardi sera déterminante pour organiser les débats et sceller les alliances avant le vote de mercredi.