Le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, Éric Coquerel (LFI), a vivement critiqué le projet de budget pour 2025, qualifié de « super-austérité » et sans précédent sous la Ve République. Invité de l’émission Le Grand Jury diffusée sur RTL, M6, Public Sénat et Le Figaro, il a mis en garde contre les effets désastreux de ce budget sur les dépenses publiques.
Pour ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025, après un pic prévu à 6,1 % cette année, le gouvernement de Michel Barnier propose une réduction des dépenses de 60 milliards d’euros. Deux tiers de cet effort proviendront de coupes budgétaires dans les ministères et l’État, tandis qu’un tiers sera financé par des hausses d’impôts.
Éric Coquerel a déploré des coupes drastiques dans des secteurs cruciaux : « Il y aura 20 milliards d’euros de moins de dépenses au niveau des ministères et de l’État, et 15 milliards d’euros au niveau de la Sécurité sociale, c’est-à-dire la santé des Français. » Il a également alerté sur l’impact pour les collectivités territoriales, « celles qui investissent le plus dans ce pays », avec des coupes qui, selon lui, auront des conséquences « absolument dramatiques ».
Un climat tendu à l’Assemblée
Les débats sur le budget 2025 s’annoncent houleux à l’Assemblée nationale, où le gouvernement n’a pas de majorité absolue. Coquerel estime que le nombre d’opposants au budget dépasse largement celui des partisans et anticipe des défections au sein de la majorité.
En outre, il a réagi aux propos de Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, qui a qualifié d' »inacceptable » le projet de budget, se déclarant opposé à toute hausse d’impôts. Pour Éric Coquerel, cette opposition interne renforce la probabilité d’une chute du gouvernement : « Ce gouvernement ne passera pas l’hiver. »
Le député Insoumis prédit l’adoption du budget par recours à l’article 49.3, suivi d’une motion de censure : « Ce qui sortira de la commission des Finances sera incompatible avec le projet initial, et Michel Barnier refusera de le co-construire. C’est pour cela que le gouvernement tombera. »
Une austérité contestée
Éric Coquerel a conclu en affirmant que la France n’est pas « en situation de faillite », contrairement aux justifications avancées par le Premier ministre Michel Barnier pour défendre ce budget de rigueur. Toutefois, il reconnaît que la situation financière est grave et nécessite des ajustements. Le projet de loi de finances pour 2025 sera présenté ce jeudi à l’Assemblée nationale, promettant de vifs débats et une possible crise politique majeure.