Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a conclu ce vendredi 10 janvier une semaine de consultations avec les différents partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Il a annoncé que la synthèse de ces discussions sera transmise ce samedi au Premier ministre, François Bayrou, qui devra trancher et présenter ses conclusions lors de sa déclaration de politique générale mardi prochain.
Un dialogue sans concessions
Malgré les louanges d’Éric Lombard envers l’esprit de « responsabilité » des partis, la réalité est tout autre. Les discussions ont mis en lumière les profonds désaccords qui persistent. Les députés du Rassemblement national, bien que se disant « considérés », restent sur leur faim face aux imprécisions du gouvernement, notamment concernant la fiscalité des particuliers. Le vice-président du parti, Sébastien Chenu, a dénoncé une absence de clarté sur des questions cruciales comme l’immigration et la contribution à l’Union européenne.
Sur la gauche, la fracture est manifeste. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a violemment critiqué la « servilité » des socialistes, écologistes et communistes, jetant le doute sur la capacité du gouvernement à réunir un consensus réel. Pendant ce temps, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, tente de rassurer en affirmant que le budget n’appartient pas à un parti mais au pays tout entier, appelant à des compromis pour réduire le déficit sans augmenter les impôts des classes moyennes.
La réforme des retraites demeure un sujet brûlant. Les socialistes demandent une suspension pour négocier avec les partenaires sociaux, mais le gouvernement reste évasif. Avec un déficit public encore élevé et une économie fragilisée, la France ne peut se permettre des demi-mesures.
Un avenir incertain
Alors que l’Assemblée nationale fonctionne sans budget depuis la chute du gouvernement de Michel Barnier, le gouvernement Bayrou peine à trouver une voie qui satisfasse toutes les forces politiques. La précarité de la situation met en lumière l’urgence d’adopter un budget. Cependant, les critiques fusent, mettant en doute la capacité de l’Exécutif à mener une politique souveraine et résolument patriote.
Le Premier ministre sera-t-il capable de naviguer dans ces eaux troubles et de présenter un budget qui puisse être adopté sans compromission excessive ? Réponse attendue le 14 janvier.
