Budget 2025 : 4 500 postes supplémentaires pour intensifier la lutte contre la fraude fiscale
La Commission des Finances de l’Assemblée nationale a revu les économies prévues dans le budget 2025 en votant jeudi la création de 4 500 postes pour intensifier la lutte contre la fraude fiscale. Sous l’impulsion du Nouveau Front Populaire (NFP), les amendements adoptés prévoient l’ajout de 4 000 inspecteurs des Finances et de 500 douaniers, dans le but de renforcer la traque aux fraudes de grande ampleur.
Le coût de ces nouvelles affectations s’élève à 590 millions d’euros, dont 230 millions pour les postes d’inspecteurs et 26 millions pour les douaniers, tandis que 88 millions supplémentaires sont alloués à la création d’un service d’expertise sur les schémas de fraude fiscale. Les députés ont également annulé la suppression de 550 postes au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), prévue initialement par le gouvernement dans un souci d’économie.
Une opposition ferme du gouvernement et du Rassemblement National
Si la gauche a voté en faveur de ces amendements, les représentants de la majorité présidentielle et du Rassemblement National (RN) s’y sont opposés. Jean-René Cazeneuve, député d’Ensemble pour la République, a critiqué ce qu’il considère comme une « déformation » des objectifs budgétaires. Selon lui, « l’augmentation significative des besoins ne correspond pas aux contraintes imposées par le contexte économique ». Dans le même sens, Perrine Goulet, députée démocrate, a regretté un projet « surdimensionné » et s’est dite préoccupée par des besoins qu’elle juge « excessifs ».
En revanche, la gauche, menée par le rapporteur du texte, le député LFI Jérôme Legavre, a justifié la nécessité de renforcer ces services, qu’il décrit comme « à l’os » dans un contexte où leur mission revêt une importance cruciale.
La question du 49.3 en suspens
Le gouvernement pourrait recourir à l’article 49.3 pour faire passer le budget sans vote, si un consensus n’est pas atteint, bien qu’une source gouvernementale précise qu’un tel recours reste une « possibilité de dernier recours ». Avant de statuer sur cette partie des dépenses, les députés devront d’abord examiner le volet « recettes » du budget, pour lequel la gauche a également apporté des modifications importantes. Un vote solennel sur ce volet est prévu pour le 7 novembre, avec la possibilité d’un report de quelques jours si nécessaire.
La bataille sur le budget 2025 s’annonce donc particulièrement tendue, entre les volontés de renforcement des moyens de lutte contre la fraude fiscale d’un côté et les contraintes budgétaires invoquées par le gouvernement de l’autre.