Budget 2024 : Marine Le Pen dénonce des concessions « non financées » qui aggravent le déficit
Les dernières annonces de Michel Barnier, Premier ministre, continuent de faire réagir. Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, a critiqué ce vendredi les récentes concessions budgétaires de l’exécutif, estimant qu’elles « aggravent un déficit déjà abyssal » sans apporter de solutions structurelles.
Dans un message publié sur le réseau social X, Marine Le Pen a exprimé son mécontentement face à des mesures jugées coûteuses et mal calibrées. « Les dernières annonces de Michel Barnier ne sont pas financées par des économies structurelles. Elles aggravent donc un déficit déjà abyssal, et ça n’est pas acceptable », a-t-elle déclaré. Ces critiques interviennent alors même que ces concessions visaient à éviter une censure gouvernementale en obtenant le soutien, ou à tout le moins la neutralité, du RN.
Des concessions insuffisantes selon Marine Le Pen
Pour répondre à certaines des revendications du RN, Michel Barnier a récemment renoncé à augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau pré-bouclier tarifaire, une décision qui représente un manque à gagner de 3,4 milliards d’euros pour les finances publiques. Par ailleurs, sous la pression des députés macronistes, la réduction des allégements de charges prévue pour les entreprises a été ramenée de 4 milliards à 1,6 milliard.
Malgré ces annonces, la présidente du groupe RN juge ces gestes insuffisants et mal financés. Elle considère qu’ils ne s’attaquent pas aux véritables causes des déficits publics, et avertit sur les conséquences de ces choix : « Le budget de Michel Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d’entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices. »
Ultimatum pour des mesures plus ambitieuses
Jeudi, Marine Le Pen a fixé un ultimatum au gouvernement : d’ici lundi, elle exige une revalorisation des pensions de tous les retraités dès le 1er janvier ainsi que l’annulation des déremboursements de médicaments prévus dans le budget de la Sécurité sociale. Faute de quoi, le RN menace de voter une motion de censure si le gouvernement venait à utiliser l’article 49.3 pour faire passer son budget.
Se plaçant dans une position stratégique, Marine Le Pen critique également le manque de réformes structurelles et appelle le Premier ministre à aller « plus loin ». « Fragiliser les entreprises, refuser toute économie structurelle sur le fonctionnement de l’État, punir tous les Français est la voie royale vers l’effondrement », a-t-elle ajouté, tout en profitant de l’espace politique pour se positionner comme une force incontournable dans les arbitrages budgétaires.
Dans ce contexte tendu, Michel Barnier se retrouve pris entre les attentes contradictoires des macronistes, du RN, et d’une opposition de gauche hostile. Alors qu’il tente de maintenir l’équilibre entre concessions et rigueur budgétaire, l’incertitude plane sur la capacité du gouvernement à éviter une crise politique majeure.
Le bras de fer entre le Premier ministre et Marine Le Pen illustre un climat politique marqué par des jeux d’influence, où chaque camp semble prêt à tirer parti des fragilités de l’autre. Michel Barnier pourra-t-il résister à ces pressions croissantes sans mettre en péril la stabilité de son gouvernement ? Réponse dans les prochains jours.