Bruxelles prépare une nouvelle législation pour faciliter les retours des migrants en situation irrégulière

Entrevue 1

La Commission européenne s’apprête à proposer un cadre législatif destiné à simplifier et accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière au sein de l’Union européenne. Dans une lettre adressée aux 27 États membres, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a confirmé cette initiative, soulignant la nécessité d’une coopération accrue entre les États membres pour rendre plus efficaces les procédures de retour.

Cette législation vise à harmoniser les décisions d’expulsion, permettant une reconnaissance mutuelle entre pays européens. L’objectif est d’empêcher les migrants concernés par une décision de retour dans un pays de se soustraire à cette obligation en changeant de juridiction. Le constat actuel est préoccupant : moins de 20 % des décisions d’expulsion sont effectivement appliquées, un chiffre que l’UE souhaite améliorer.

Bruxelles met en avant des partenariats stratégiques avec les pays d’origine et de transit des migrants, à l’image des accords signés avec la Tunisie et la Libye. Ces collaborations ont permis de réduire les arrivées irrégulières via la Méditerranée centrale de 66 % en 2024. Cependant, les routes migratoires de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique, menant principalement vers l’Espagne, ont vu une augmentation de 56 % des entrées illégales.

L’UE envisage également de renforcer ses relations avec d’autres pays comme la Mauritanie, pour freiner ces flux. Des outils comme l’alignement de la politique des visas sont jugés essentiels pour inciter les pays récalcitrants à coopérer. Des exemples récents, tels que le Bangladesh et le Ghana, montrent que ce levier peut avoir un impact significatif.

Enfin, une révision de la directive de 2008, régissant les reconduites à la frontière, est réclamée par plusieurs pays européens. Soutenue notamment par la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche, cette réforme vise à faciliter les retours, même si une tentative similaire en 2018 avait échoué. Cette question sera au cœur des discussions lors du prochain sommet européen.

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