Dans une interview exclusive accordée au Figaro, Bruno Retailleau, récemment nommé ministre de l’Intérieur à 64 ans, affirme sa volonté d’agir fermement sur les questions sécuritaires et migratoires. Son entrée en fonction est marquée par une détermination à « rétablir l’ordre », avec des annonces à venir dans les prochaines semaines.
Sécurité et immigration : des priorités claires
Dès ses premières déclarations, Retailleau se montre inflexible sur le rétablissement de l’ordre en France, qu’il juge essentiel tant dans les rues qu’aux frontières. Il souligne que la situation sécuritaire est devenue critique et promet d’utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger les forces de l’ordre, affirmant qu’il n’hésitera pas à dissoudre les groupuscules violents. En ce qui concerne l’immigration, Retailleau plaide pour un contrôle strict, dénonçant l’afflux d’étrangers en France, avec un chiffre de 470 000 nouveaux arrivants en 2023. Selon lui, « trop, c’est trop ». Son objectif est de mettre un frein aux entrées illégales et d’augmenter les expulsions de clandestins, citant l’exemple des politiques migratoires plus fermes menées en Europe.
Le nouveau ministre revendique un retour à des évidences simples : « Un policier n’est pas une assistante sociale, un délinquant n’est pas une victime, et la France n’est pas un hall de gare. » Il veut incarner, à la tête du ministère, « le courage de l’ordre ». Ce courage implique de changer la loi si nécessaire pour garantir des sanctions plus fermes et rapides contre la délinquance. Il salue l’exemple des Pays-Bas et leur politique de peines courtes pour les premiers délits.
Crises en outre-mer : une priorité également
Retailleau reconnaît l’urgence des crises en Nouvelle-Calédonie et en Martinique, soulignant l’importance du dialogue, mais avec une condition préalable : l’arrêt des violences. Il insiste sur la nécessité d’un retour à l’ordre avant toute discussion sur les solutions économiques ou sociales.
Une position délicate au sein d’un gouvernement macroniste ?
Interrogé sur les doutes au sein de sa famille politique quant à ses marges de manœuvre dans un gouvernement majoritairement macroniste, Retailleau rappelle que Michel Barnier est « l’un des nôtres ». Selon lui, le gaulliste qu’il est ne pouvait rester inactif face aux crises que traverse la France, soulignant que le premier ministre a permis d’éviter que le pays ne tombe entre les mains de l’extrême gauche.
Retailleau affirme vouloir travailler main dans la main avec le ministre de la Justice, Didier Migaud, bien qu’ils viennent de bords politiques différents. Il souligne l’importance d’une réponse judiciaire efficace pour assurer que les délinquants interpellés soient véritablement sanctionnés, et appelle à la création de nouvelles places de prison pour renforcer cette politique pénale.
Un soutien affirmé aux forces de l’ordre
Enfin, Retailleau salue le travail de son prédécesseur Gérald Darmanin, notamment pour la sécurisation des Jeux olympiques, mais il met l’accent sur la continuité du soutien inconditionnel aux forces de l’ordre, qui restera une priorité sous son ministère.
En conclusion, Bruno Retailleau se présente comme un ministre de l’Intérieur déterminé à restaurer l’ordre et à durcir la politique migratoire, avec un discours clair et sans concession.