Bruno Le Maire annonce des réductions budgétaires importantes pour les ministères en 2025

Entrevue 1

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé ce mercredi qu’il proposera cette semaine des plafonds de dépenses significativement réduits pour chaque ministère, afin de préparer le budget 2025 dans les délais, malgré la crise politique actuelle.

Un budget 2025 sous haute contrainte

Bruno Le Maire a insisté sur l’importance de respecter les délais pour présenter le projet de budget au Parlement avant le 1er octobre, comme le stipule la loi organique relative aux lois de finances (Lolf). « Je vais envoyer dès cette semaine des propositions de crédits ministère par ministère au Premier ministre Gabriel Attal », a-t-il déclaré sur France 2. Les crédits pour 2025 seront « inférieurs » à ceux de 2024, dans des proportions « significatives », pour contribuer à la redressement des finances publiques.

Objectif : 20 milliards d’euros d’économies

Le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, avait estimé en mars dernier que 20 milliards d’euros d’économies seraient nécessaires pour 2025. Bruno Le Maire a réaffirmé cet objectif en précisant que sa proposition inclura des réductions de dépenses et un retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2027. « Si le prochain gouvernement veut faire autre chose, toutes les options seront ouvertes », a-t-il ajouté.

Réductions budgétaires pour 2024 déjà en cours

Pour 2024, la France doit déjà économiser 25 milliards d’euros pour tenir ses objectifs de finances publiques. Bruno Le Maire a détaillé en juillet que 15 milliards d’économies ont déjà été réalisées, avec une réduction de 5 milliards d’euros supplémentaires demandée à chaque ministère, deux milliards aux collectivités locales et trois milliards issus d’une taxation plus efficace des rentes énergétiques.

Pression européenne accrue

La France fait face à une pression accrue de l’Union européenne, qui a lancé une procédure pour déficit excessif contre sept États membres, dont la France. Avec un déficit public à 5,5% du PIB en 2023 et une dette à près de 111% du PIB, la France doit prendre des mesures correctrices sous peine de sanctions financières. Le Pacte de stabilité, réactivé cette année après avoir été suspendu en 2020, prévoit des sanctions pour les pays qui ne respectent pas les règles budgétaires.

Bruno Le Maire reste ferme sur la nécessité de réduire les dépenses et d’éviter de nouvelles dépenses, contrairement au programme économique du Nouveau Front populaire, qu’il juge « irresponsable ». L’adoption du projet de loi de finances pour 2025 s’annonce complexe avec une Assemblée nationale sans majorité claire.

Un budget adaptable

Bruno Le Maire a souligné que le budget proposé sera adaptable selon les décisions du nouveau gouvernement, issu des législatives anticipées. « J’enverrai mes propositions d’ici la fin de la semaine pour que le prochain gouvernement puisse, le 1er octobre, présenter comme c’est d’usage depuis 1958, le budget pour la France », a-t-il conclu.

Alice Leroy

Thumbnail