La justice brésilienne a inculpé mardi 18 février l’ancien président Jair Bolsonaro pour sa participation présumée à un projet de coup d’État après sa défaite à l’élection présidentielle de 2022. Ce plan, intitulé « Opération Poignard vert et jaune », aurait même envisagé l’assassinat du président Lula, de son vice-président et d’un juge de la Cour suprême, selon les enquêteurs.
L’acte d’accusation, remis à la Cour suprême, concerne également 33 autres suspects, dont des hauts gradés de l’armée et des ex-ministres. Selon le parquet, Bolsonaro et son colistier Walter Braga Netto auraient cherché à empêcher l’application du résultat du scrutin par des moyens illégaux, notamment en instaurant un état de siège pour invalider l’élection.
Les charges retenues contre l’ex-président incluent « tentative d’abolition violente de l’État de droit démocratique », « organisation criminelle armée » et « conspiration pour un coup d’État ». Un rapport de 800 pages, basé sur deux ans d’enquête, affirme que Bolsonaro a directement planifié et soutenu ce projet, qui aurait échoué faute de soutien des hauts commandements militaires.
L’ex-président, interdit de quitter le pays et déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030, minimise ces accusations. « Une accusation vide, sans preuve », a réagi son fils Flavio Bolsonaro. L’ancien chef de l’État espère toujours faire annuler sa condamnation pour briguer un retour en 2026 face à un Lula en perte de popularité.
La Cour suprême devra maintenant décider de l’ouverture d’un procès, qui pourrait valoir à Jair Bolsonaro une peine de 12 à 40 ans de prison. Un nouveau chapitre explosif dans l’histoire politique du Brésil.