Boualem Sansal fait appel de sa mise en détention en Algérie
Arrêté mi-novembre à son arrivée en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, placé sous mandat de dépôt, a officiellement fait appel de sa mise en détention. Son avocat, Me François Zimeray, a confirmé la démarche dans un communiqué diffusé ce mercredi tard dans la soirée, précisant que la chambre d’accusation dispose de 21 jours pour examiner l’appel.
Boualem Sansal est poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’État », un chef d’accusation basé sur un article du code pénal algérien souvent utilisé contre les voix critiques du régime. L’écrivain, connu pour ses prises de position contre les autorités algériennes, avait regagné son pays natal après un séjour en France lorsqu’il a été arrêté.
Un état de santé surveillé
Actuellement détenu dans une unité pénitentiaire au sein d’un hôpital d’Alger, l’auteur de 2084 : La fin du monde bénéficie d’un suivi médical. Selon ses avocats, il n’a pas rapporté de mauvais traitements durant sa garde à vue et a pu s’entretenir librement avec ses défenseurs.
Me Zimeray, qui collabore avec une équipe d’avocats algériens, a réaffirmé l’objectif de « préparer une défense solide en écartant autant que possible la dimension politique de l’affaire ».
En France, cette arrestation a suscité une vive émotion. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a qualifié de « sans fondement » la détention de Boualem Sansal, qu’il juge « inacceptable ». Par ailleurs, des intellectuels et des associations se mobilisent pour demander sa libération.
Les prochaines étapes
L’examen de l’appel par la chambre d’accusation est désormais attendu dans un délai de trois semaines. D’ici là, Boualem Sansal reste privé de liberté, tandis que sa défense s’attache à démontrer que ces accusations relèvent davantage de la persécution politique que d’un fondement juridique sérieux.
Pour ses soutiens, cette affaire met en lumière les restrictions croissantes à la liberté d’expression en Algérie, un contexte dans lequel de nombreux artistes et intellectuels sont confrontés à des poursuites similaires.