L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis novembre 2024, fait l’objet d’un nouveau chef d’inculpation en Algérie. Après avoir été arrêté sous l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne toute atteinte à la sûreté de l’État, il est désormais accusé d’« intelligence avec des parties étrangères ».
Selon le journal algérien Ennahar, il aurait transmis des informations sensibles à caractère sécuritaire et économique à l’ambassade de France en Algérie. Une accusation que son avocat, François Zimeray, qualifie d’absurde et infondée, dénonçant une « persécution lâche et cruelle ».
Cette nouvelle charge intervient alors que Boualem Sansal, critique du régime algérien et fervent opposant à l’islamisme, est maintenu en détention à l’hôpital Mustapha d’Alger, où il est soigné pour un cancer. Son incarcération s’inscrit dans un climat de tensions diplomatiques entre Alger et Paris, notamment sur le dossier du Sahara occidental.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait évoqué l’affaire début février, suggérant que l’écrivain aurait des liens avec d’anciens diplomates français. En parallèle, Paris a récemment mis en examen un agent soupçonné d’avoir divulgué des informations à l’Algérie, alimentant les spéculations sur des négociations en coulisses.
L’inquiétude grandit autour de l’état de santé de Boualem Sansal, qui aurait entamé une grève de la faim. Son avocat a saisi l’ONU, tandis que la pression internationale s’intensifie pour obtenir sa libération.