Le troisième lundi de janvier, connu sous le nom de Blue Monday, est désigné comme le jour le plus déprimant de l’année. Une idée popularisée en 2005 par l’agence Sky Travel à travers une équation attribuée au pseudo-psychologue Cliff Arnal. Pourtant, derrière cette théorie se cache avant tout une opération marketing destinée à inciter les consommateurs à acheter des voyages pour échapper à la morosité hivernale.
Un concept sans fondement scientifique
L’équation supposée expliquer le Blue Monday intègre des facteurs tels que la météo, les dettes post-fêtes, la baisse de motivation et le besoin de changement. Cependant, ces paramètres sont impossibles à quantifier, rendant le calcul dénué de rigueur scientifique. En 2010, Cliff Arnal lui-même a reconnu qu’il s’agissait d’une supercherie, avouant avoir été rémunéré pour promouvoir l’idée. Malgré tout, le concept s’est enraciné, alimentant une prophétie autoréalisatrice pour de nombreuses personnes.
Si le Blue Monday a permis de vendre davantage de produits en jouant sur l’émotion, il a aussi mis en lumière des réalités comme la dépression et la déprime saisonnière. Le psychiatre Michel Lejoyeux souligne que cette période de l’année est propice au blues, en raison du manque de lumière solaire et du climat hivernal. Il rappelle l’importance d’activités plaisantes et de l’exposition à la lumière, que ce soit naturelle ou via la luminothérapie, pour maintenir un bon moral.
Le choix du lundi pour symboliser ce jour déprimant n’est pas anodin. Selon Nicolas Framont, sociologue du travail, le Blue Monday évoque la déprime souvent liée à la reprise du travail. Il y voit un lien direct avec le système capitaliste, qui impose hiérarchie et aliénation au quotidien, et où le fruit du travail semble souvent inaccessible à ceux qui l’exécutent.
Comment contrer la morosité du Blue Monday ?
Pour éviter que cette journée ne devienne une réalité déprimante :
- Exposez-vous à la lumière : Profitez du soleil ou investissez dans une lampe de luminothérapie.
- Privilégiez les interactions sociales : Les collègues et amis peuvent être une source de réconfort.
- Faites des activités qui vous plaisent : Sport, cuisine ou lecture, l’essentiel est de vous accorder des moments de plaisir.
- Évitez les achats impulsifs : Les dépenses inutiles risquent d’aggraver le sentiment de culpabilité.
Le Blue Monday reste avant tout une construction marketing. Cependant, il offre l’opportunité de réfléchir au bien-être mental, non seulement ce jour-là, mais tout au long de l’année. Après tout, chaque lundi peut être vu comme un nouveau départ plutôt que comme une corvée.