Blagodariov, influenceur controversé, condamné pour parodies antisémites, racistes et homophobes

Entrevue 1

Cédric M., alias « Blagodariov » sur les réseaux sociaux, a été condamné ce lundi à quatre mois de prison avec sursis par la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. L’homme de 43 ans, sans emploi et titulaire d’une licence de russe, était poursuivi pour avoir diffusé sur Telegram et YouTube des parodies de chansons françaises aux propos racistes, antisémites et homophobes.

Jugé depuis juin dernier pour « provocation publique à la haine ou à la violence » à l’égard de plusieurs groupes ethniques et religieux, Blagodariov a reconnu avoir publié des dizaines de vidéos dans lesquelles il détournait des chansons populaires. Parmi elles, une parodie de Ils tapent sur les bambous de Philippe Lavil, intitulée Ils tapent sur les Bantous, ou encore Petite Marine, inspirée de Mistral gagnant de Renaud, contenant des paroles explicitement racistes et violentes.

Malgré ces accusations, Blagodariov s’est défendu en assurant que ses vidéos étaient destinées à « s’amuser » et « provoquer, mais juste pour la provocation, pas pour encourager des actes de violence ». Il a ajouté ne pas avoir de but militant, tout en admettant « prendre plaisir à dire des vilaines choses et voir les gens s’indigner ».

Une diffusion de la haine sous couvert d’humour

Le tribunal a rejeté cette défense, soulignant que « l’humour ici n’a pas vocation à faire rire, mais contribue au contraire à la diffusion de propos haineux, dissimulés sous un vernis de dérision ». Le procureur a appuyé cette décision en rappelant qu’il est dangereux de banaliser des discours racistes et antisémites, même sous couvert de chansons humoristiques, et d’autant plus lorsqu’ils sont facilement accessibles à un jeune public.

Plusieurs associations de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie, dont SOS Racisme, l’Observatoire Juif de France et la Licra, s’étaient constituées parties civiles. Leur avocat a souligné que ce type de contenu participe à « la libération de la parole raciste » dans la société.

En plus des peines encourues pour provocation à la haine, Blagodariov faisait face à des accusations pour injure publique et apologie de crimes contre l’humanité. Une de ses vidéos valorisait, par exemple, des symboles nazis tels que les runes et la croix gammée, ce qui, selon le tribunal, « caractérise l’apologie de ce crime contre l’humanité ».

Malgré ses tentatives de minimiser la portée de ses actes en les qualifiant de « simples provocations », Blagodariov a été reconnu coupable par la justice de Paris. Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la diffusion de contenus haineux sur les réseaux sociaux, qui deviennent des plateformes privilégiées pour propager des discours extrémistes.

Avec cette condamnation, les autorités espèrent envoyer un message clair sur la gravité des discours de haine et sur la responsabilité des créateurs de contenu en ligne.

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