Alors que les secours tentaient encore de sauver des vies après le tremblement de terre meurtrier du 28 mars, la junte militaire birmane a lancé de nouvelles offensives aériennes contre ses opposants. Une stratégie brutale qui suscite l’indignation internationale.
Un pays à genoux, une junte offensive
Deux jours après le séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la Birmanie, causant au moins 1 700 morts et 3 400 blessés, les secouristes s’activaient dans des conditions extrêmes. Mais leurs efforts ont été entravés par une autre tragédie : les frappes militaires de la junte, qui poursuit ses offensives contre les groupes rebelles dans un pays déjà à terre. Vendredi, alors que le pays comptait ses morts, cinq avions militaires ont frappé une base de l’armée de libération du peuple Danu, dans l’État Shan, au nord-est du pays. Sept combattants ont été tués, dont cinq femmes. Les victimes tentaient de se mettre à l’abri dans un bunker au moment de l’explosion. D’autres frappes auraient été menées dans la foulée, mais elles n’ont pu être vérifiées indépendamment.
Une stratégie de la terre brûlée dénoncée par l’ONU
Tom Andrews, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Birmanie, a dénoncé des bombardements « ahurissants » après une catastrophe naturelle d’une telle ampleur. Pour lui, la junte militaire profite du chaos pour affaiblir ses opposants et reprendre du terrain dans un conflit qui dure depuis le coup d’État de 2021. Face à une résistance tenace, composée de groupes ethniques armés et de factions pro-démocratie, la junte a accru le recours aux frappes aériennes grâce au soutien logistique de son principal allié, la Russie. En 2024, près de 800 bombardements aériens ont été recensés contre des civils et des positions rebelles, soit trois fois plus que l’année précédente. Une escalade brutale dans une guerre civile qui ne montre aucun signe d’apaisement.