Le vent du changement souffle sur BFMTV. Avec le départ emblématique de Marc-Olivier Fogiel cette semaine et l’arrivée d’un nouveau tandem de direction, la chaîne d’information entame un nouveau chapitre. Un défi de taille pour confirmer son leadership de plus en plus contesté par CNews, dans un contexte où la bataille pour l’audience fait rage.
Lors de la première conférence de presse de cette nouvelle ère, tenue ce lundi, Nicolas de Tavernost, PDG par intérim de RMC BFM, a lancé un message clair : « Nous devons continuer tous les matins à nous battre ». Cet appel au combat pour l’audience résonne alors que la chaîne vient de passer sous la coupe du groupe CMA CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé. BFMTV doit désormais se réinventer pour maintenir son rang.
Un nouveau tandem à la tête de BFMTV
Fabien Namias, ancien patron de LCI, et Jean-Philippe Baille, ex-directeur de l’information de Radio France, ont pris officiellement la relève de Marc-Olivier Fogiel et Hervé Béroud. Ensemble, ils devront affronter des vents contraires. En effet, en septembre, CNews a dépassé BFMTV en termes de part d’audience, atteignant 3,2% contre 2,9%, selon Médiamétrie. Si BFMTV reste leader en termes d’audience cumulée avec 12,3 millions de téléspectateurs quotidiens, contre 8,6 millions pour CNews, la concurrence reste rude.
Relever le défi de l’audience
Nicolas de Tavernost n’a pas mâché ses mots en évoquant les défis à venir : « Nous sommes une chaîne d’actualité qui doit conserver son ADN, le développer et faire les ajustements nécessaires pour confirmer son leadership ». Le lancement de BFM2, une nouvelle chaîne numérique dédiée à la couverture en direct de divers événements, constitue une première réponse aux attentes de cette nouvelle direction.
Selon le PDG par intérim, BFMTV doit se concentrer sur les populations plus jeunes, là où CNews fait son succès auprès d’un public plus âgé. La chaîne, connue pour son pluralisme et sa volonté de présenter une information « objective », doit s’adapter pour éviter de perdre du terrain face à la montée en puissance de CNews, souvent critiquée pour sa ligne éditoriale jugée proche de l’extrême droite.
Cette refonte de la chaîne s’inscrit également dans une stratégie globale de CMA CGM, qui possède aussi La Provence et La Tribune. Des synergies sont en cours d’étude, notamment avec un déménagement prévu de la rédaction de La Tribune dans les locaux de BFMTV et RMC.
La nouvelle direction devra aussi rassurer les équipes internes. Selon une source syndicale, de nombreux salariés sont « dans l’expectative », espérant une orientation plus axée sur l’actualité internationale sous la houlette de Fabien Namias. Le départ de Marc-Olivier Fogiel, critiqué en interne pour la « peopolisation » de l’antenne, est perçu par certains comme un soulagement, mais il reste à voir comment la nouvelle direction saura s’adapter à cette ère post-Fogiel.
Un avenir encore incertain
La clause de cession ouverte ce mardi permettra aux journalistes souhaitant quitter la chaîne de le faire avec des indemnités, un signe que la période de transition pourrait encore être mouvementée. Mais pour Nicolas de Tavernost, il est clair que cette transformation est essentielle pour le futur de la chaîne.
Alors que BFMTV se bat pour rester leader, cette première journée marque les prémices d’une nouvelle ère, avec des attentes immenses sur les épaules du nouveau duo Namias-Baille. La bataille ne fait que commencer.