Bernard Cazeneuve à Matignon ? un scénario qui séduit certains LR
Alors que les consultations se poursuivent pour nommer un nouveau Premier ministre, le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste et figure de la gauche modérée, gagne en popularité, y compris chez certains élus de droite. Sa candidature, bien que controversée au sein de son propre camp, suscite un intérêt croissant parmi les Républicains (LR), où des voix influentes semblent prêtes à l’accueillir favorablement.
Un soutien inattendu de la droite
Bien qu’il soit historiquement associé à François Hollande, Cazeneuve incarne aujourd’hui, pour une partie de la droite, une alternative crédible et stable face aux défis actuels. Annie Genevard, secrétaire générale des Républicains, bien que prudente sur la question de sa nomination, reconnaît sa capacité à exercer les responsabilités de Premier ministre. D’autres personnalités de droite, comme les députés Hubert Brigand et Jean-Pierre Taite, saluent son expérience et son pragmatisme, le considérant comme un « homme d’État » capable de rassembler.
Ce soutien n’est cependant pas unanime. Certains élus, notamment proches de Xavier Bertrand, voient en lui le symbole d’un retour au passé, à une époque révolue pour la droite. Julien Dive, député de l’Aisne, critique sévèrement cette possibilité, la qualifiant de régression pour son camp.
Un candidat méconnu du grand public
Du côté des électeurs, Bernard Cazeneuve reste largement méconnu. Un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV montre que seulement 28 % des Français le voient comme un potentiel Premier ministre, loin derrière d’autres figures politiques comme Gabriel Attal ou Jordan Bardella. Cette faible popularité s’explique en partie par un manque de visibilité et par le fait que son passage au gouvernement n’a pas laissé d’empreinte marquante dans la mémoire collective.
Un défi de consensus
Si Bernard Cazeneuve semble capable de séduire certains élus de droite, il lui reste encore à convaincre une majorité de français et à surmonter les réticences au sein même de son ancien parti. La question demeure : un retour de Cazeneuve à Matignon serait-il un pas en avant ou un simple retour en arrière pour la politique française ? En attendant, la course pour la nomination du prochain Premier ministre reste ouverte, avec un nom qui, malgré tout, continue de faire son chemin.