Bernard Arnault et Michel-Édouard Leclerc s’affrontent sur la fiscalité et la délocalisation

Bernard Arnault et Michel-Édouard Leclerc s’affrontent sur la fiscalité et la délocalisation

La tension monte entre deux poids lourds du patronat français. Bernard Arnault a sèchement répliqué à Michel-Édouard Leclerc ce vendredi, après que ce dernier l’a accusé de « chantage » sur la question de la fiscalité des entreprises. « Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH. Cette affirmation est fausse », a affirmé le PDG du leader mondial du luxe dans un communiqué cinglant.

L’échange a été déclenché par des propos tenus mardi par Bernard Arnault, qui dénonçait l’alourdissement de la fiscalité des grandes entreprises en France, la qualifiant de « taxe sur le Made in France ». Il s’inquiétait notamment de l’impact d’une augmentation de 40 % des impôts sur les sociétés qui fabriquent en France, à l’heure où les États-Unis réduisent leur fiscalité et subventionnent leurs industries.

Ces déclarations ont fait bondir Michel-Édouard Leclerc, qui a dénoncé ce vendredi sur LCI un discours contre-productif et une menace à peine voilée de délocalisation. « Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit : si ça ne le fait pas, je quitte le pays », a-t-il lancé, tout en affirmant que « jamais » les patrons de son réseau ne pratiqueraient un tel « chantage ».

Bernard Arnault n’a pas tardé à réagir, défendant l’engagement de LVMH en France, où le groupe emploie directement et indirectement près de 200 000 personnes et reste le premier recruteur privé. Il a également retourné l’attaque contre le patron des centres E. Leclerc : « Puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas. »

Cette passe d’armes illustre les tensions croissantes au sein du patronat face aux choix budgétaires du gouvernement. Alors que députés et sénateurs viennent de s’accorder sur le projet de budget 2025, la surtaxe sur les grandes entreprises continue de diviser. Bernard Arnault, qui revient tout juste des États-Unis et de l’investiture de Donald Trump, ne cache pas son amertume face au climat économique français, qu’il qualifie de « douche froide ». Un discours qui trouve un écho auprès d’une partie du monde des affaires, de plus en plus inquiet des contraintes fiscales et réglementaires qui pèsent sur l’économie nationale.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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