Le ministre allemand des Finances, Jörg Kukies, s’est montré rassurant lundi à l’égard de la situation économique en France après la chute du gouvernement de Michel Barnier, affirmant que les marchés restent « très calmes » et que le pays ne fait pas face à une crise financière imminente.
« Les marchés réagissent de manière très sereine. La France vient de réussir une importante émission d’obligations d’État, avec des conditions de négociation stables qui nous rassurent pleinement », a déclaré Jörg Kukies à son arrivée à Bruxelles, où il participe à une réunion des ministres des Finances des Vingt-Sept.
Le ministre a également salué la robustesse de l’économie française, qui affiche cette année une croissance estimée à 1,1 %, dépassant ainsi celle de l’Allemagne, où le produit intérieur brut devrait reculer de 0,1 %, selon les prévisions de la Commission européenne.
Des indicateurs financiers encourageants
Les signaux en provenance des marchés confirment cette stabilité : l’écart entre les taux des obligations d’État françaises et allemandes s’est légèrement réduit depuis le vote de censure du gouvernement, le 4 décembre. Dans le même temps, la Bourse de Paris s’est redressée et l’euro a gagné en valeur.
Cependant, des interrogations demeurent quant à la capacité du futur gouvernement à maintenir l’équilibre budgétaire du pays. Avec un déficit public estimé à 6,2 % du PIB en 2024, la France se trouve en queue de peloton au sein de l’Union européenne, seule la Roumanie enregistrant une situation plus critique.
Des objectifs budgétaires sous surveillance
La Commission européenne avait validé le 26 novembre le plan budgétaire du gouvernement Barnier, qui prévoyait une réduction progressive du déficit à 5 % du PIB en 2025, avec un retour sous le seuil des 3 % autorisés d’ici 2029. Néanmoins, le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a insisté lundi sur l’importance pour la France de poursuivre ces efforts.
« Il est crucial que la France ramène son déficit et sa dette sur une trajectoire descendante. Nous suivons la situation de près et nous resterons en contact étroit avec le prochain gouvernement », a-t-il déclaré.
Alors que le pays se prépare à une transition politique, la capacité des autorités à restaurer la soutenabilité budgétaire reste un enjeu central, scruté par ses partenaires européens.