Le ministère de l’Économie et des Finances a annulé un prêt de 1,3 million d’euros accordé à une entreprise qui s’est révélée inexistante. Cette décision intervient après des révélations sur les agissements d’Alexandre Allegret-Pilot, haut fonctionnaire et nouveau député de l’union entre le Rassemblement national (RN) et Les Républicains (LR).
Une entreprise mystérieuse
La société en question, Vitis Gallica, ne possède aucun numéro Siret, signe révélateur de son inexistence légale. « L’arrêté du 5 juillet 2024 relatif au versement d’une aide au soutien de la trésorerie de la société Vitis Gallica est abrogé », a publié le Journal officiel ce samedi, suite aux révélations du journal Le Monde. Alexandre Allegret-Pilot avait initialement autorisé ce prêt alors qu’il était chef de la mission de restructuration des entreprises au ministère de l’Économie.
Modifications suspectes
Le prêt avait été initialement approuvé en décembre 2023 pour une autre entreprise, MBH Samu, située à Annemasse en Haute-Savoie. Cependant, le 5 juillet, entre les deux tours des élections législatives anticipées, Alexandre Allegret-Pilot a modifié le nom du bénéficiaire pour le remplacer par Vitis Gallica. « Des vérifications internes sont en cours et aucun argent n’a été versé », a assuré Bercy.
Justifications du fonctionnaire
Alexandre Allegret-Pilot a tenté de justifier ses actions en expliquant que MBH Samu n’avait finalement pas besoin du prêt, ce qui a conduit à la non-utilisation des fonds. Selon lui, le nouvel arrêté signé le 5 juillet devait permettre de maintenir les crédits disponibles pour une éventuelle utilisation future par son successeur. « Mais qu’est-ce qui se passe si j’abroge cet arrêté ? Les crédits qu’on a gelés, ils disparaissent », a-t-il déclaré. Toutefois, il a reconnu qu’il n’existait aucune entreprise nommée Vitis Gallica.
Carrière politique
Conseiller municipal divers droite depuis 2020 dans une petite commune de Haute-Savoie, Alexandre Allegret-Pilot, âgé de 35 ans, a été élu le 7 juillet député Rassemblement National de la cinquième circonscription du Gard avec 51,58 % des voix. Son soutien à Eric Ciotti et ses récentes actions à Bercy ont attiré l’attention et la controverse, mettant en lumière des pratiques douteuses dans l’attribution des aides publiques.
Hector M.