Des patrouilles de police ont été déployées aux abords du domicile de Bénédicte de Perthuis, la magistrate ayant présidé le procès des assistants parlementaires du Rassemblement National, suite à des menaces de mort proférées à son encontre. Ces menaces, publiées sur le site Riposte Laïque, visaient également les procureurs Louise Neyton et Nicolas Barret, impliqués dans la même affaire. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour identifier les auteurs de ces menaces.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a condamné fermement ces actes, les qualifiant d’« inacceptables dans une démocratie et préoccupants pour l’indépendance de l’autorité judiciaire ». De son côté, Jacques Boulard, premier président de la cour d’appel de Paris, a exprimé sa « vive préoccupation » face à ces attaques personnelles contre les magistrats, notamment sur les réseaux sociaux.
Qui est Bénédicte de Perthuis, la juge qui a rendu Marine Le Pen inéligible ?
Bénédicte de Perthuis, 63 ans, est spécialisée dans les dossiers financiers. Diplômée en expertise comptable, elle a débuté sa carrière dans un cabinet d’audit avant d’intégrer la magistrature à 37 ans, inspirée selon ses propres mots par Eva Joly, qui on le rappelle a été député européenne au sein du groupe Verts-ALE. Elle a exercé en tant que juge aux affaires familiales au Havre, puis au sein de la 11ᵉ chambre correctionnelle du tribunal de Paris, spécialisée dans les affaires financières. Elle a notamment présidé le procès des dirigeants d’EADS pour délits d’initiés et celui des primes en liquide au ministère de l’Intérieur, aboutissant à la condamnation de Claude Guéant en novembre 2015. En avril 2022, elle a condamné l’ex-président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, pour fraude fiscale dans l’affaire Wendel, et en janvier 2024, elle a prononcé la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme.
