Le gouvernement de François Bayrou s’apprête à modifier en urgence le mode de scrutin des élections municipales à Paris, Lyon et Marseille. Ce lundi matin, le Premier ministre a reçu les députés Sylvain Maillard et David Amiel, auteurs d’une proposition de loi visant à réformer le système électoral spécifique à ces trois grandes villes. Objectif : faire adopter le texte avant l’été 2025 pour qu’il s’applique dès les municipales de 2026.
Actuellement, les maires de Paris, Lyon et Marseille ne sont pas élus directement par les habitants mais par des conseils municipaux désignés par arrondissement. Un mode de scrutin critiqué pour son manque de clarté et d’équité. Le gouvernement souhaite instaurer un vote distinct, avec une urne pour élire les conseillers municipaux et une autre pour les élus d’arrondissement, alignant ces métropoles sur le reste du pays.
Mais le calendrier est serré. Traditionnellement, une réforme électorale doit être adoptée au moins un an avant un scrutin pour éviter toute suspicion de manipulation. Avec des municipales prévues en mars 2026, le gouvernement doit donc agir rapidement pour faire passer son texte au Parlement dès mars 2025.
Cette initiative suscite une vive opposition à gauche. À Paris, Emmanuel Grégoire, candidat PS à la mairie, dénonce un « tripatouillage électoral » destiné à favoriser la candidate macroniste, potentiellement Rachida Dati. La maire Anne Hidalgo critique une réforme opportuniste, tandis que plusieurs élus écologistes pointent une tentative de « remodeler le jeu politique » à l’approche du scrutin.
Malgré ces résistances, François Bayrou semble déterminé à mener cette réforme à son terme. Reste à voir si le calendrier parlementaire permettra d’adopter le texte avant l’échéance critique du printemps 2025.