Le Sénat s’apprête à voter ce jeudi le projet de budget 2025, initié sous Michel Barnier et repris par François Bayrou après un parcours chaotique au Parlement. Ce vote, acquis grâce à la majorité droite-centristes de la chambre haute, est une étape clé pour un gouvernement en quête de stabilité. Privée de majorité absolue à l’Assemblée nationale, l’équipe Bayrou doit encore convaincre les socialistes pour éviter un blocage dans les prochaines semaines.
Le projet prévoit un effort de 32 milliards d’euros d’économies et 21 milliards de recettes supplémentaires pour ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre 6,1 % attendus cette année. Un défi essentiel pour répondre aux exigences européennes, alors que l’État fonctionne actuellement sous un régime exceptionnel de gestion budgétaire. Mais l’opposition, notamment à gauche, critique les “amendements rabots” imposés par le gouvernement, qui touchent des secteurs sensibles comme le logement, la recherche ou encore l’écologie.
La prochaine étape décisive sera la réunion de la commission mixte paritaire (CMP) prévue le 30 janvier. Ce compromis entre sénateurs et députés sera ensuite soumis à l’Assemblée nationale, où François Bayrou pourrait être contraint de recourir au 49.3, risquant une nouvelle motion de censure. Les socialistes, partenaires potentiels, réclament des concessions supplémentaires, notamment sur les suppressions de postes dans l’Éducation nationale et les mesures concernant les fonctionnaires.
Alors que la France doit éviter l’impasse budgétaire, l’exécutif reste sous pression. “Une France sans budget, c’est une France à l’arrêt”, a averti Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, soulignant l’urgence d’un accord avant fin février. Le passage en force de François Bayrou, déjà marqué par les tensions, risque de devenir un test de survie politique pour son gouvernement.