Alors qu’Emmanuel Macron poursuit ses consultations pour désigner un nouveau Premier ministre, l’hypothèse François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem, fait l’objet d’une vive opposition à gauche. Plusieurs figures politiques, dont Boris Vallaud, Marine Tondelier et Raphaël Glucksmann, ont critiqué cette option, arguant que sa nomination incarnerait une continuité politique éloignée des aspirations des électeurs.
Marine Tondelier, leader des Écologistes, a rappelé que « la ligne politique de M. Bayrou n’a pas gagné les élections législatives », soulignant la victoire revendiquée par la gauche unie du Nouveau Front populaire. Interrogée sur RTL, elle a estimé que « si l’objectif est de faire une politique proche de celle qui a remporté les élections, alors autant nommer un Premier ministre issu de cette majorité ».
Refus catégorique des socialistes
De son côté, Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a averti que « si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement ». Sur France Inter, il a affirmé que tout chef de gouvernement issu du « bloc central ou de la droite » exclurait de facto la présence de ministres socialistes dans un futur cabinet.
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et chef du parti Place Publique, a proposé une alternative : une personnalité de la société civile, comme l’ancien leader de la CFDT, Laurent Berger. Sur France 2, il a souligné qu’un profil rassembleur serait plus à même d’intégrer communistes, écologistes et socialistes, contrairement à François Bayrou, qu’il juge synonyme de « continuité politique ».
François Bayrou : entre prudence et disponibilité
Malgré ces critiques, François Bayrou n’exclut pas la possibilité de succéder à Michel Barnier à Matignon. Ce week-end, il a confié sur France Bleu Béarn Bigorre : « Si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai. » Tout en restant prudent, il a évoqué une situation politique complexe, affirmant que « les événements décideront ». Son positionnement, jugé trop marqué par son soutien passé à Emmanuel Macron, continue néanmoins de diviser, y compris au sein de la droite.
Selon des sources proches de l’Élysée, Emmanuel Macron pourrait annoncer son choix dès le 10 décembre. Outre François Bayrou, d’autres noms circulent, comme ceux de Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau ou encore Catherine Vautrin. Pour l’instant, la gauche maintient une position unanime contre l’option Bayrou, exigeant un choix qui reflète davantage les résultats des dernières législatives.
La désignation du prochain chef de gouvernement, dans ce contexte de tensions politiques, s’annonce cruciale pour l’équilibre des forces et la suite du quinquennat.