La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a estimé lundi que les fusions bancaires transfrontalières au sein de l’Union européenne étaient « souhaitables » pour renforcer la compétitivité du secteur financier européen. Ces déclarations interviennent alors que l’italienne UniCredit envisage de racheter l’allemande Commerzbank, une transaction qui suscite de vives réactions en Allemagne.
Lors d’une audition devant le Parlement européen, Christine Lagarde a affirmé que des « fusions transfrontalières permettant la création de banques capables de rivaliser en taille, profondeur et gamme avec les institutions mondiales, y compris les banques américaines et chinoises, sont souhaitables ». Elle a toutefois nuancé son propos en précisant que « toutes les fusions ne sont pas positives », soulignant les responsabilités et les risques que de telles opérations impliquent.
Le rachat de Commerzbank par UniCredit en ligne de mire
Ces déclarations font écho au rachat partiel de Commerzbank par UniCredit, qui détient désormais près de 21% du capital de la banque allemande et envisage de porter cette participation à 29,99%, juste en dessous du seuil légal déclenchant une offre d’achat obligatoire en Allemagne. Bien que l’État allemand soit opposé à ce projet, il ne dispose pas des moyens directs pour bloquer cette opération.
Le mécanisme de surveillance unique de la BCE est en charge de vérifier si UniCredit respecte les règles de prise de participation dans Commerzbank. Ce rapprochement entre deux grandes banques européennes pourrait créer un « champion bancaire » capable de rivaliser à l’échelle mondiale, selon les experts économiques conseillant le gouvernement allemand.
Réactions en Allemagne et en Italie
En Allemagne, la montée en puissance d’UniCredit dans le capital de Commerzbank a provoqué des réactions critiques, notamment du chancelier Olaf Scholz, qui a déclaré que « les prises de contrôle forcées ne sont pas bonnes pour les banques ». Du côté italien, le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a défendu la légitimité de l’initiative d’UniCredit, qualifiant cette transaction de « légitime » sur le marché européen.
La présidente de la BCE a également rappelé que c’est à la BCE et à la Commission européenne d’examiner les risques systémiques ainsi que les impacts sur la concurrence avant toute approbation finale d’une telle fusion.
En conclusion, bien que la BCE ne se prononce pas directement sur cette transaction spécifique, Christine Lagarde a réitéré l’importance de créer des banques européennes plus robustes pour assurer leur compétitivité mondiale, tout en soulignant les risques inhérents à de telles fusions.