Banderole anti Ch’tis : « Qu’est-ce qu’ils disaient de mal ? »
Il aurait mieux fait de se taire. L’ancien joueur du PSG Fabrice Pancrate n’a pas la langue dans sa poche. Dans l’émission « 100% PSG, le mag » sur France Bleu Paris, il n’a pas pu s’empêcher de revenir sur une immense polémique, née en mars 2008.
Lors de cette finale de Coupe de la Ligue entre le Paris-SG et le RC Lens, la banderole « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis », brandie au Stade de France, affolait le football français, le monde politique ainsi que les médias.
Quelques semaines après la sortie du film de Dany Boon, la (mauvaise) blague ne fait rire personne. Sauf les Boulogne Boys. Présent ce soir-là, le président de la République, Nicolas Sarkozy, ne décolère pas.
« On voulait faire de l’humour, du Charlie Hebdo, du Coluche, du Desproges », estimera 10 ans plus tard, lors de son procès en appel, un des prévenus. Cette affaire coûtera la dissolution de deux groupes de supporters, dont les très décriés Boulogne Boys, une décision actée alors rapidement par la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie.
Vendredi soir, sur France Bleu Paris, Fabrice Pancrate en a remis une couche. Alors que le football français aurait aimé enterrer définitivement cette affaire.
Quand l’animatrice Pia Clemens l’interroge avec une question simple, Fabrice Pancrate éclate de rire. « Est-ce que t’entres sur la pelouse au Parc, tu notes le tifo (en tribunes) quand t’es joueur ? » Réponse entre rires à gorge déployée : « Non, non, je ne peux pas le sortir ! ». Il se retient alors de délivrer son anecdote. Il aurait mieux fait.
Intriguée, Pia Clemens le relance tout sourire : « Vas-y ! ». « Ça a fait polémique », sourit l’ex-ailier du PSG.
« Franchement, j’ai rien contre les Ch’tis, ils sont gentils. Mais qu’est-ce qu’ils (les supporters du PSG) disaient de mal ? Moi quand j’ai vu la polémique, je me suis dit ‘il est où le problème’ ? Soit vous n’ouvrez pas les journaux, soit… Les problèmes évoqués, ils sont réels ! Alors c’est vrai, sur le ton de la plaisanterie, ça n’a pas fait rigoler le peuple du Nord, ce sont des gens attachants… »
Et Pancrate s’enfonce encore dans la foulée : « Il y avait beaucoup de vérités dans ce qui était écrit ! »