Au Liban, la ville antique de Baalbeck, célèbre pour ses temples romains et classée au patrimoine mondial de l’Unesco, fait face à une situation dramatique. Située dans la plaine de la Békaa, proche de la frontière syrienne, cette cité millénaire, bastion du Hezbollah, est frappée par des bombardements israéliens qui ont contraint de nombreux habitants à quitter la ville. Les rues autrefois animées sont désertées, les commerces réduisent leurs horaires, et le célèbre hôtel Palmyra, symbole de Baalbeck, est désormais vide.
La crise actuelle met en péril le site archéologique qui attire habituellement des milliers de visiteurs. Avec ses temples de Jupiter et Bacchus, Baalbeck demeure un des exemples les plus impressionnants de l’architecture romaine. Mais aujourd’hui, le souffle des explosions fait trembler les colonnes monumentales et fragilise les structures anciennes. Le gouverneur de la région, Bachir Khodr, a tiré la sonnette d’alarme, évoquant les risques que les vibrations des frappes et la fumée représentent pour ces édifices historiques.
Depuis le retrait du « Bouclier bleu » en 2023, un symbole de protection des sites culturels, Baalbeck est encore plus vulnérable. Des efforts locaux sont déployés pour préserver ce patrimoine, avec l’aide de l’Unesco et des patrouilles de sécurité renforcées autour des ruines. Cependant, les secousses constantes fragilisent les fondations des temples, rendant la situation critique.
Le sort de Baalbeck et d’autres sites libanais comme Tyr et Byblos, également menacés, inquiète la communauté internationale. La Convention de La Haye, qui interdit les attaques contre les biens culturels, devient ici un appel urgent pour préserver ce patrimoine irremplaçable. Dans un contexte de violence et de tension, Baalbeck incarne la résistance de l’histoire face aux aléas de la guerre, et chaque jour sans dommage supplémentaire est un pas vers la sauvegarde de cet héritage universel.