Les avocats de Salah Abdeslam renoncent à le défendre
Les deux avocats justifient leur décision par le mutisme de leur client, suspect des attentats de Paris du 13 novembre.
Face au silence du suspect-clé et seul survivant du commando des attentats parisiens du 13 novembre, les avocats de Salah Abdeslam renoncent à le défendre. Les hommes de loi ont annoncé leur décision lors d’un entretien à BFMTV ce mercredi 12 ocotbre : « Ce n’est pas un abandon, c’est une renonciation », martèle Frank Berton aux côtés de son confrère belge Sven Mary « Nous avons la conviction qu’il ne s’exprimera pas et qu’il appliquera son droit au silence ».
« Dans cette position qui est la nôtre qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse. Nous l’avons dit dès le début, nous avons prévenu, si notre client reste muet nous quitterons sa défense », a poursuivi Me Berton. « Quand on a le sentiment d’être là pour faire des visites sociales à la prison, à ce moment-là une décision doit être prise », a ajouté l’avocat belge, Me Mary.
Pour Frank Berton, le mutisme de son client s’explique par la décision de placer le présumé terrorisme sous vidéosurveillance 24h/24 : « J’ai vu Salah Abdeslam sombrer de mois en mois. Quand on scrute vos faits et gestes même la nuit, vous devenez dingue. Et ça, c’est une conséquence d’une décision politique ».
Selon Frank Berton, qui a annoncé sa décision à Salah Abdeslam jeudi dernier, le terroriste présumé ne souhaiterait plus pour l’instant être représenté par un avocat.
Mis en examen pour assassinats terroristes et suspect-clé des attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam est détenu depuis le 27 avril à la prison de Fleury-Mérogis. Depuis son extradition vers la France, le détenu se mure dans un mutisme complet, refusant de répondre également aux question du juge antiterroriste chargé de l’enquête. Il avait tenté, devant le Conseil d’État de faire suspendre le dispositif de vidéosurveillance de sa cellule mais la haute juridiction administrative avait débouté sa demande, mi-juillet, estimant que « le caractère exceptionnel des faits terroristes dans lesquels il est accusé impliquait que toutes les précautions soient prises».