À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de la loi Veil, autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est exprimée sur Sud Radio pour soutenir la création d’un répertoire des professionnels pratiquant l’IVG. Elle a rappelé que cette obligation figure déjà dans la loi, mais reste difficile à appliquer en raison des menaces et du harcèlement subis par certains praticiens.
La ministre a également dénoncé les actions des militants anti-IVG, qui continuent de cibler les lieux pratiquant l’avortement et d’intimider les associations. Selon elle, une meilleure accessibilité à l’information est essentielle pour garantir ce droit fondamental. Bien que des obstacles techniques subsistent, elle a promis une mise en œuvre rapide de cette mesure.
Par ailleurs, Aurore Bergé a apporté son soutien à la sénatrice Laurence Rossignol, qui milite pour la réhabilitation symbolique des femmes condamnées pour avoir avorté avant 1975. Elle a souligné l’importance de cette démarche pour honorer celles qui ont souffert dans la clandestinité, exposées à la honte, aux risques sanitaires, et parfois à la mort ou à l’incarcération.
Ce combat pour le droit à l’avortement s’inscrit dans un contexte où 240 000 femmes y ont recours chaque année en France, et où ce droit a été inscrit dans la Constitution en mars 2023. Toutefois, des efforts restent à faire pour lever les entraves qui compliquent encore l’accès à l’IVG dans certaines régions.
Enfin, le témoignage poignant de Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux, dans un récent documentaire a rappelé la réalité brutale des avortements clandestins. Elle a relaté avoir failli perdre la vie après une intervention en Guyane il y a 54 ans, soulignant l’importance de préserver ce droit acquis de haute lutte.