La ministre démissionnaire chargée de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a pris position ce jeudi 12 septembre, sur la nécessité de réformer la loi concernant le consentement dans les affaires de viol. Invitée sur RTL, elle a estimé que le procès des viols de Mazan met en lumière des failles dans la législation actuelle.
Ce procès, en cours à Avignon, concerne Gisèle Pélicot, victime pendant dix ans de viols perpétrés par une cinquantaine d’hommes, alors qu’elle était droguée à son insu par son mari. L’avocat des accusés, Guillaume De Palma, a souligné que le droit français diffère du droit américain en matière de consentement, affirmant qu’il faut démontrer une intention coupable de l’auteur pour qu’un viol soit reconnu.
Face à cela, Aurore Bergé a réitéré l’importance de « changer la loi pour inscrire noir sur blanc » la notion de consentement dans le code pénal. Elle a rappelé que Gisèle Pélicot, sous l’effet des drogues, n’avait pas la capacité de dire non et était ainsi transformée en « objet sexuel », victime d’actes qu’elle qualifie de « torture » et de « barbarie ».
Cette affaire relance le débat sur la définition du viol en France, actuellement décrit dans le code pénal comme un acte commis par « violence, contrainte, menace ou surprise », sans mention explicite du consentement. En mars dernier, Emmanuel Macron s’était dit favorable à une révision de cette définition, mais les récentes dissolutions de l’Assemblée nationale rendent incertaines les réformes promises.
Les associations féministes plaident depuis longtemps pour cette évolution législative, afin que la question du consentement devienne un critère central dans la reconnaissance du viol en France.