Le député des Yvelines Aurélien Rousseau, membre de Place publique et ancien ministre de la Santé, a, par une maladresse, joint son vote à celui du Rassemblement national (RN) lors du vote sur l’abrogation de la réforme des retraites. Ce vote, qui a eu lieu le 31 octobre lors de la « niche parlementaire » du RN – une journée où les groupes d’opposition peuvent soumettre leurs propres textes à l’Assemblée nationale – a été marqué par des heures de débat. Bien que l’ensemble des députés de la coalition du Nouveau Front populaire (NFP), dont Rousseau fait partie, ait rejeté le texte, Rousseau a accidentellement voté en faveur de l’abrogation avec le RN.
L’erreur de Rousseau n’a pas échappé à l’Assemblée, d’autant plus que le NFP, qui milite aussi pour l’abrogation de cette réforme, ne voulait en aucun cas soutenir un texte proposé par le RN. L’Assemblée a finalement rejeté la proposition du RN par 197 voix contre et 119 pour, sans que cette bévue ne modifie le résultat.
Rousseau s’est expliqué rapidement sur le réseau social X (anciennement Twitter), affirmant qu’il s’agissait d’une simple « erreur de vote », qu’il a « rectifiée » dès qu’il s’en est rendu compte. « Toutes les erreurs ne sont pas des actes manqués », a-t-il précisé, ajoutant un smiley à son message pour souligner le caractère involontaire de cette situation embarrassante.
Le RN cherche à mettre en difficulté la gauche
Le RN avait envisagé de mettre la gauche dans une position inconfortable en l’obligeant à se prononcer sur un texte similaire à ses propres revendications. Toutefois, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait déjà écarté plusieurs amendements du RN pour des raisons budgétaires, limitant ainsi les chances de succès du texte dès son passage en commission.
La gauche, bien qu’opposée à la réforme des retraites, refuse catégoriquement d’apporter son soutien à des textes portés par l’extrême droite. Cette stratégie, qui vise à éviter toute proximité avec le RN, est restée intacte malgré le vote erroné de Rousseau.
Aurélien Rousseau n’en est pas à sa première prise de position qui fait parler. Ancien ministre de la Santé dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, il avait démissionné lors des discussions sur la loi immigration, marquant ainsi son désaccord avec la politique du gouvernement. Il a ensuite rejoint Place publique, un parti membre du NFP, avec lequel il a été élu député dans les Yvelines en juin dernier, face à son ancienne collègue du gouvernement, Nadia Hai. Malgré cette erreur qui a prêté à sourire dans les rangs de l’Assemblée, l’incident n’a pas modifié l’issue de la proposition de loi du RN, largement rejetée.