Aurélien Rousseau : « Il est urgent de revenir à un fonctionnement institutionnel normal »

25 août, 2024 / Entrevue

Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé et désormais député sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP), a exprimé ses inquiétudes quant à la situation politique actuelle en France. Selon lui, la reconnaissance par Emmanuel Macron de la défaite de son camp lors des récentes élections législatives était essentielle pour la santé démocratique du pays. Toutefois, il insiste sur la nécessité de sortir rapidement de l’impasse institutionnelle.

Un gouvernement démissionnaire, un risque pour le pays

Rousseau met en garde contre le maintien prolongé d’un gouvernement démissionnaire, soulignant que cela paralyse le pouvoir exécutif et nuit à la gestion des affaires courantes, notamment en période de crise internationale comme celle du Mpox. « Avoir un gouvernement à l’arrêt est un risque pour notre pays », déclare-t-il, rappelant l’importance de revenir à un fonctionnement où le Parlement contrôle effectivement l’action du gouvernement.

Le rôle du président en question

L’ancien ministre critique également le rôle ambigu que joue Emmanuel Macron dans cette période de transition. Selon lui, le président ne peut pas à la fois arbitrer le débat politique et sélectionner les personnalités à nommer aux postes clés. Rousseau appelle à ce que le choix des Français pour une rupture politique soit respecté, et que des actions concrètes soient mises en œuvre pour refléter ce changement.

Vers une nouvelle coalition à gauche ?

Concernant la possibilité d’un gouvernement sans la France Insoumise (LFI) mais soutenu par le NFP, Rousseau reste prudent, rappelant que toute solution doit passer par un compromis responsable et un dialogue constructif. Il évoque l’expérience de 1936, où le Parti communiste avait soutenu le Front populaire sans y participer, mais souligne que chaque contexte est différent.

Un avenir politique à construire collectivement

Enfin, lorsqu’on lui demande s’il envisage de rejoindre un futur gouvernement de gauche, Rousseau se montre réservé. Il exprime plutôt son désir de se concentrer sur son mandat de député et d’œuvrer pour sa circonscription. Pour lui, la priorité est de sortir de l’instabilité actuelle en construisant une majorité basée sur le dialogue et le compromis, plutôt que sur des coups politiques.

Aurélien Rousseau conclut en insistant sur la gravité de la situation démocratique et la nécessité d’agir de manière collective pour surmonter les défis actuels, tout en respectant les choix exprimés par les électeurs.