Aurélien Pradié plaide pour « un gouvernement d’union sacrée »

16 juillet, 2024 / Entrevue

Aurélien Pradié, député du Lot, appelle à la formation d’un « gouvernement d’union sacrée » pour répondre à la crise politique actuelle en France. Dans un entretien accordé au Point, Pradié a exprimé sa décision de ne pas rejoindre le groupe de Laurent Wauquiez, soulignant la nécessité de sortir des « petites combinaisons » politiques pour rassembler des personnalités indépendantes et solides, de la droite et de la gauche, en s’inspirant du Conseil national de la Résistance.

Un gouvernement de reconstruction temporaire

Pradié propose la création d’un gouvernement de reconstruction, limité dans le temps, qui cesserait toute activité un an avant l’élection présidentielle. Ce gouvernement devrait être composé de bâtisseurs ayant prouvé leur indépendance d’esprit et leur engagement pour le pays, et non des représentants de partis épuisés ou des émissaires.

Critique de la situation actuelle

Pradié critique la dissolution qui, selon lui, a été précipitée par une réaction d’orgueil du président, conduisant à une crise sans précédent. Il dénonce la « pulsion de destruction » qui gagne la classe politique et appelle à une réponse au « moment démocratique » que les Français ont exprimé lors des élections, rejetant les majorités absolues et les tactiques politiciennes.

Appel à une nouvelle configuration politique

Pradié met en avant trois conditions pour sortir de l’impasse politique actuelle :

  1. Le président doit reconnaître la nécessité de partager le pouvoir et accepter la cohabitation.
  2. Réunir des personnalités indépendantes et gaullistes de la droite et de la gauche pour former un gouvernement de reconstruction.
  3. Établir une règle du jeu claire, avec une durée définie pour ce gouvernement, qui cesserait toute mission un an avant la présidentielle.

Un programme de bâtisseurs

Le programme de ce gouvernement devrait répondre aux demandes des Français en matière d’ordre et de justice sociale, abordant des sujets tels que l’école, la laïcité, l’immigration, la santé, l’énergie, l’écologie et les salaires. Pradié croit en la possibilité de trouver des points d’accord sur ces questions cruciales, même si cela peut sembler utopique.

Engagement personnel

Pradié, tout en affirmant ne pas chercher de réussite personnelle, se dit prêt à prendre des risques et à assumer une mission d’explorateur politique, au-delà des cadres partisans traditionnels. Il refuse de siéger avec la « droite républicaine » sous la direction de Laurent Wauquiez, préférant adopter une position d’indépendance pour contribuer à des solutions nouvelles.

Réflexions sur l’évolution politique

Pradié rejette l’idée d’une élection législative à la proportionnelle, qu’il considère comme favorisant les partis et les bidouillages politiques. Il exprime également ses craintes quant à la violence latente due à la déliquescence des valeurs et des institutions françaises. Selon lui, la tripartition politique actuelle (représentée par Mélenchon, Le Pen et Macron) est dangereuse et nécessite une refondation pour rassembler le peuple, la République et la France.

Pradié conclut en affirmant sa détermination à consacrer toutes ses forces à ce grand dessein politique, malgré les défis considérables que cela représente.