Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a prononcé un discours solennel ce lundi à la suite de l’attaque meurtrière survenue vendredi soir à Solingen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cet attentat, revendiqué par l’État islamique, a coûté la vie à trois personnes et en a blessé huit autres. Face à cet acte qualifié de terroriste, Scholz a affirmé : « C’était du terrorisme contre nous tous, et nous ne l’accepterons jamais. » Il a annoncé un durcissement immédiat de la législation sur les armes, notamment les couteaux, et a mis en avant la nécessité de renforcer les politiques d’expulsion des demandeurs d’asile déboutés.
Cette attaque, survenue à un moment charnière avec les élections régionales imminentes dans l’est de l’Allemagne, pourrait marquer un tournant dans la politique intérieure du pays. Selon le politologue Tilman Mayer de l’université de Bonn, « l’attentat pourrait bien démontrer que la situation actuelle ne peut plus continuer de manière aussi anarchique. L’autorité de l’État est remise en question, et les citoyens ne toléreront plus cette insécurité ».
Olaf Scholz, exprimant sa « colère et sa fureur », a promis un durcissement rapide des lois encadrant l’utilisation des armes blanches, une mesure déjà envisagée en mai dernier après le meurtre d’un policier à Mannheim. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, soutient l’interdiction des lames de plus de 6 cm dans l’espace public, une proposition approuvée par les Verts mais qui rencontre encore une résistance chez les libéraux.
Le chancelier a également réitéré sa volonté de renforcer les expulsions des migrants dont les demandes d’asile ont été rejetées. L’auteur de l’attaque, un Syrien de 26 ans, avait vu sa demande d’asile refusée mais n’avait pas été expulsé en raison de son absence lors de la tentative d’interpellation. Scholz a souligné la nécessité d’augmenter le nombre d’expulsions, déjà en hausse de 30 % cette année par rapport à 2022, et de revoir les réglementations pour accélérer ce processus.
Friedrich Merz, leader de l’opposition conservatrice, a pour sa part demandé l’arrêt des arrivées de réfugiés en provenance de Syrie et d’Afghanistan, une proposition jugée irréalisable selon le secrétaire général du Parti social-démocrate, Kevin Kuhnert.
Alors que le pays est confronté à une menace terroriste croissante, la rigueur de sa législation en matière de renseignements fait également débat. Le président du syndicat de la police, Jochen Kopelke, a déploré la dépendance de l’Allemagne aux informations des services étrangers, soulignant la nécessité de réformer les lois pour permettre une action plus efficace des services de renseignement intérieurs.
Cet attentat pourrait bien signaler un changement sociétal en Allemagne, alors que les citoyens exigent des mesures plus strictes pour garantir leur sécurité et contrôler l’immigration. Le gouvernement allemand, confronté à ces pressions, devra rapidement ajuster ses politiques pour répondre à ces nouvelles attentes.