Taleb A., un Saoudien âgé de 50 ans, a été incarcéré après l’attentat perpétré vendredi soir sur le marché de Noël de Magdebourg, dans la région de Saxe-Anhalt en Allemagne. Cet homme, médecin spécialisé en psychiatrie et psychothérapie, est poursuivi pour le meurtre de cinq personnes, plusieurs tentatives de meurtre et des coups et blessures graves.
La police locale a confirmé, samedi 21 décembre, que le juge chargé de l’affaire avait ordonné son placement en détention provisoire. Taleb A. a été transféré dans un centre pénitentiaire. Les victimes, âgées de 9 à 75 ans, ont péri dans cet attentat à la voiture-bélier qui a également fait plusieurs blessés.
Une scène choc relayée sur les réseaux sociaux
Arrêté par les forces de l’ordre le soir même de l’attaque, vers 19 heures, le suspect a rapidement fait l’objet d’une demande de mandat d’arrêt émise par le parquet du district de Magdebourg. La scène de l’interpellation, filmée par des témoins, s’est propagée sur les réseaux sociaux. Reiner Haseloff, chef du gouvernement régional, a déclaré que Taleb A. avait agi seul, le qualifiant de « loup solitaire ».
Installé en Allemagne depuis 2006, Taleb A. affichait ouvertement des convictions islamophobes sur les réseaux sociaux. Sympathisant du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), il critiquait vivement les politiques migratoires allemandes, estimant que les autorités favorisaient les réfugiés musulmans au détriment des Saoudiens cherchant à fuir leur pays pour des raisons religieuses ou politiques.
En 2019, lors d’une interview accordée au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, il s’était décrit comme « le critique le plus agressif de l’islam de l’histoire » et avait affirmé aider des femmes à quitter l’Arabie saoudite. « Le bon islam n’existe pas », avait-il alors déclaré.
Un profil signalé par l’Arabie saoudite
Selon l’Organisation euro-saoudienne pour les droits de l’homme (ESOHR), basée à Berlin, Taleb A. est une « personne psychologiquement perturbée ». Des médias allemands rapportent qu’il avait provoqué un esclandre en février dernier dans un commissariat berlinois, protestant contre une ordonnance l’accusant d’« abus d’appel d’urgence ». L’Arabie saoudite, son pays d’origine, aurait émis trois avertissements aux autorités allemandes au sujet de son comportement jugé inquiétant.
Cette attaque relance le débat en Allemagne sur la surveillance des individus présentant des profils similaires, dans un climat déjà tendu par la montée des tensions autour des questions migratoires et sécuritaires.