Le jour de Noël, mercredi 25 décembre, la Russie a lancé une attaque massive sur l’Ukraine, ciblant principalement son système énergétique. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, plus de 170 missiles et drones explosifs ont été tirés. Si « plus de 50 missiles » et plusieurs drones ont été interceptés, certaines frappes ont entraîné de graves perturbations, plongeant plusieurs régions dans l’obscurité et privant des centaines de milliers de foyers d’électricité et de chauffage. Les températures proches de zéro aggravent la situation humanitaire.
Des victimes et des infrastructures touchées
Les frappes ont touché six régions ukrainiennes, causant la mort d’une personne et faisant au moins six blessés, selon les autorités locales. Le groupe DTEK, principal fournisseur privé d’énergie en Ukraine, a rapporté que plusieurs de ses centrales thermiques avaient été visées, subissant des « dommages graves ». « C’est la treizième attaque massive contre le système énergétique ukrainien cette année », a indiqué DTEK dans un communiqué.
Maxime Timtchenko, PDG de DTEK, a qualifié ces attaques de « dépravées et maléfiques », soulignant qu’elles visaient à « priver de lumière et de chaleur des millions de personnes pacifiques qui célèbrent Noël ». Il a appelé les alliés de Kiev à fournir davantage de systèmes de défense aérienne pour contrer ces offensives.
Volodymyr Zelensky a condamné fermement cette attaque sur Telegram, affirmant : « Poutine a consciemment choisi Noël pour son attaque. Qu’est-ce qui peut être plus inhumain ? ». Depuis le début de l’invasion en février 2022, la Russie cible régulièrement les infrastructures critiques ukrainiennes, en particulier pendant l’hiver, pour affaiblir la résistance du pays.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a également réagi, qualifiant la stratégie de Moscou de « machine de guerre sanglante et brutale », qui frappe « sans répit, même à Noël ».
Ripostes et tensions à la frontière russe
Lors de cette attaque, un missile russe aurait traversé l’espace aérien moldave et roumain, selon Andriï Sybiga, chef de la diplomatie ukrainienne. « Cela rappelle que la Russie ne menace pas seulement l’Ukraine », a-t-il affirmé. Toutefois, le ministère de la Défense roumain a démenti cette information, précisant que « le système de surveillance aérien, partie intégrante du système de l’OTAN, n’a pas détecté de telle situation ».
Pendant ce temps, une frappe ukrainienne sur la ville russe de Lgov, dans la région frontalière de Koursk, a causé la mort de quatre personnes et en a blessé plusieurs autres. Alexeï Smirnov, gouverneur de l’oblast, a dénoncé un « bombardement barbare » de la part de l’armée ukrainienne. Cette région est le théâtre d’une offensive ukrainienne depuis août.
Alors que les hostilités se poursuivent, l’Ukraine appelle ses alliés à intensifier leur soutien militaire, notamment en matière de défense aérienne, pour prévenir de nouvelles attaques massives cet hiver.