Attaque devant la préfecture de police de Paris : le suspect mis en examen et écroué

Entrevue 1

L’homme interpellé mardi 4 février après avoir agressé trois policiers devant la préfecture de police de Paris, sur l’Île de la Cité, a été mis en examen et placé en détention provisoire samedi, a confirmé le parquet de Paris. Il est poursuivi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, après avoir tenté de s’emparer de l’arme d’un agent et blessé légèrement les forces de l’ordre. Selon les autorités, l’individu, un ressortissant somalien de 23 ans sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a agi de manière brutale avant d’être maîtrisé par les policiers.

Lors de son interpellation, l’agresseur aurait crié “Allah Akbar” selon les témoignages des policiers présents, un point contesté par l’intéressé qui a néanmoins déclaré aux enquêteurs : « Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu. » Ce n’est pas la première fois qu’il s’en prend aux forces de l’ordre. En 2023, il avait déjà été arrêté pour deux tentatives de vol d’armes sur des agents de la sûreté ferroviaire et de la police, ce qui lui avait valu une hospitalisation d’office après avoir été jugé pénalement irresponsable.

Durant son interrogatoire, le suspect a évoqué une « envie déterminée de mourir » tout en affirmant qu’il lui était impossible, pour des raisons religieuses, de recourir au suicide. Cette déclaration, combinée à ses antécédents psychiatriques, pose la question de son état de santé mentale et de sa dangerosité, alors que les experts devront trancher sur sa responsabilité pénale pour cette nouvelle attaque. Placé en garde à vue, puis transféré brièvement à l’infirmerie psychiatrique avant d’être remis aux enquêteurs, il a finalement été présenté à un juge d’instruction samedi.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a été saisi pour évaluation, mais il n’a pas pris en charge le dossier, laissant l’affaire entre les mains du parquet de Paris. Cette absence de qualification terroriste s’explique notamment par l’absence de revendication explicite et par les troubles psychiatriques évoqués lors des précédentes affaires impliquant le suspect. Toutefois, cette attaque relance les débats sur la gestion des individus radicalisés souffrant de troubles mentaux, notamment ceux placés sous OQTF mais restant présents sur le territoire.

L’affaire suscite une forte émotion parmi les forces de l’ordre, notamment en raison de la localisation hautement sécurisée de l’attaque, devant la préfecture de police, un lieu symbolique déjà ciblé en 2019 par une attaque au couteau menée par un fonctionnaire radicalisé. Plusieurs syndicats policiers demandent un renforcement des dispositifs de sécurité, notamment pour les agents en faction devant des sites sensibles, tandis que des voix politiques réclament un resserrement des mesures d’expulsion des étrangers sous OQTF ayant des antécédents de violences ou de radicalisation.

Thumbnail